Le zéro déchet peut-il sauver le monde ? Cette démarche va-t-elle vous rendre plus heureux ou vous faire faire de grandes économies ? Est-elle facile à mettre en œuvre ? S’adresse-t-elle vraiment à tout le monde ?…
Autant de questions qui peuvent sembler stupides à certain(e)s et légitimes à d’autres. Car on entend tout et son contraire sur le zéro déchet.
Ses partisans font parfois figure, auprès de leur famille et amis, de jusqu’au-boutistes prêts à sacrifier leur confort et leur temps libre afin de pouvoir montrer à la fin de l’année le petit bocal contenant l’ensemble de leurs déchets non recyclables des 12 derniers mois…
Je tiens à préciser pour ceux qui ne me connaîtraient pas que je ne suis pas un adversaire du zéro déchet, bien au contraire. Mais la démarche ZD fait l’objet de nombreux clichés, qui empêchent parfois de bien la comprendre.
Dans cet article, on va rappeler dans un premier temps ce qu’est le zéro déchet, puis on examinera un à un les clichés et autres arguments contre le zéro déchet. Mon but est de rester assez neutre et de retenir aussi ce qu’il y a de légitime dans certaines critiques.
Ce sera donc l’occasion de (re)découvrir le ZD et d’approfondir les bases philosophiques du concept.
Zéro déchet : origines de la démarche
L’idée principale du ZD, comme son nom l’indique, est de réduire à presque rien les déchets produits par chaque foyer. C’est donc une approche avant tout pratique et individuelle, qui tente de répondre en partie aux problèmes soulevés par l’écologie.
On peut aussi la qualifier de tendance « lifestyle » au sens large, puisqu’elle implique à terme un changement en profondeur dans nos habitudes quotidiennes – et par conséquent, dans notre mode de vie.
Le Zéro Déchet a émergé au début des années 2000 (sa première définition officielle date de 2004). C’est au sein des milieux associatifs que le concept a été mûri. Je pense que c’est important de le préciser, car le ZD n’est à la base ni une initiative politico-médiatique, ni une fabrication commerciale.
Ce qui n’exclue pas, bien entendu, d’éventuelles récupérations d’un côté ou de l’autre…
Le zéro déchet connaît depuis le début des années 2010 un véritable engouement à travers le monde. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler un comportement dominant ou majoritaire, mais le mouvement connaît une progression importante dans les pays occidentaux.
Parmi les personnes qui ont le plus contribué à populariser cette démarche, citons Béa Johnson et son livre « Zéro Déchet » paru en 2013 – et en France, Jérémie Pichon, auteur de La famille presque zéro déchet.
Ces deux ouvrages constituent d’ailleurs une bonne introduction à la démarche.
Le Zéro Déchet, comment ça marche ?
Le ZD s’articule donc autour de gestes et d’habitudes à mettre en place dans votre quotidien afin de réduire la quantité de déchets produite par votre foyer.
On peut réunir ces habitudes autour de grands principes. Ceux-ci vont intervenir dans un ordre bien défini, afin de gérer au mieux l’entrée, le traitement et la sortie des produits consommés par votre ménage.
Ces principes sont les suivants :
- Refuser (les produits inutiles ou superflus, suremballés, gratuits mais dont on ne se sert pas, non recyclables ou biodégradables, etc.)
- Réduire (devenir plus sobre, vivre simplement, dans un environnement de taille raisonnable, etc.)
- Réutiliser (remplacer tous les objets à usage unique ou à courte durée de vie par des produits résistants, réutilisables et/ou réparables…)
- Recycler (trier tous les déchets et recycler tout ce qui peut l’être)
- Composter (presque tout le reste – puisqu’au bout d’un temps, vous n’aurez pratiquement plus de déchets non recyclables)
Pour une info plus concrète sur l’application de ces principes, je vous invite à consulter le tableau de bord Zéro Déchet, qui entre dans les détails et offre de nombreux conseils.
Le ZD peut-il résoudre la crise environnementale ?
Voici une première question qui peut évoquer les malveillances et les incompréhensions. Le zéro déchet va-t-il nous permettre, collectivement, de ne plus polluer ni d’émettre de gaz à effets de serre ?
Non : même s’il était adopté par tous les foyers du monde sans exception, le mode de vie zéro déchet ne permettrait pas de résoudre à lui seul les crises écologiques que nous rencontrons à l’heure actuelle.
En effet, le ZD ne couvre pas toutes les sources de pollution. Par exemple, la question énergétique (chauffage, électricité, etc.) et celle des transports (véhicules polluants) sont à peine survolées.
Et ne parlons même pas de toute la pollution produite par les entreprises à travers le monde.
De par son parti-pris fort – se concentrer sur la réduction des déchets ménagers de chaque foyer – le zéro déchet laisse forcément de côté certaines thématiques.
C’est donc un des reproches qu’on peut lui faire : certes, il aide les particuliers à limiter leur impact environnemental, mais il ne permet d’avancer que jusqu’à un certain point et dans certains domaines seulement.
Le zéro déchet permettrait-il de réduire à zéro les déchets de l’humanité ?
Là encore, même pratiqué à fond au sein de chaque foyer, le ZD à lui seul ne suffirait pas à réduire tous les déchets à zéro.

Upcycling de bouteilles plastiques
Une des principales raisons à cela a déjà été évoquée : en l’état, le zéro déchet couvre essentiellement la pollution générée par les particuliers. Or, les entreprises produisent énormément de déchets. D’ailleurs, la principale source de déchets dans le monde est celle liée à l’activité du secteur BTP – 70 % de la totalité des déchets mondiaux !
Il reste possible, pour une certaine partie de la population, de refuser de vivre dans des constructions qui ont généré trop de détritus… Toutefois, ce choix n’est pas accessible à tous aussi facilement, pour des raisons financières, mais aussi pratiques.
De plus, les entreprises clientes du BTP (qui elles aussi polluent, afin d’obéir au diktat du profit maximum) n’ont pas ce type d’exigences… et ce sont elles en grande partie qui alimentent ce secteur.
Le ZD est-il anti-système ?
On touche ici une question assez complexe : les stratégies « rebelles » ne sont que très rarement anti-système au sens total du terme. La plupart du temps, elles remettent en question un point précis de la société, qu’elles questionnent et permettent de faire évoluer.
Mais le système, dans son ensemble, n’est pas réellement mis en danger. Cette contestation interne lui permet généralement de s’auto-corriger sur certains points afin de perdurer.
Béa Johnson, par exemple, n’affiche pas clairement une position anticapitaliste ou critique vis à vis du système politique, etc. Comme la plupart des promoteurs du zéro déchet, elle se focalise sur les aspects pratiques et les impacts positifs de cette démarche sur l’environnement.
Par contre, le zéro déchet comporte une réelle dimension politique.
En fabriquant vous-mêmes vos produits ménagers et cosmétiques, en choisissant les produits sans emballages, en cuisinant vous-même ce que vous mangez, en réutilisant au maximum avant de songer à racheter quoi que ce soit, vous menacez vraiment la société de consommation et la forcez à s’adapter à vos exigences.
Ce n’est pas un hasard si les grandes surfaces se mettent au vrac et si les épiceries spécialisées voient le jour un peu partout…
A terme, le zéro déchet remet vraiment en cause notre rapport à la consommation et tend progressivement à limiter les achats inutiles et la surproduction. En cela, et sans être complètement anti-système, le ZD peut avoir un impact politique et économique assez fort s’il est adopté massivement…
Le zéro déchet s’adresse-t-il vraiment à tous ?
… Mais encore faut-il qu’il puisse l’être.
En effet, la démarche ZD est née dans les pays riches et s’adresse (au moins en matière de communication) aux foyers relativement aisés. D’aucuns pourraient dire qu’elle répond essentiellement à des préoccupations de bobos.

Le ZD intéresse plutôt les occidentaux aisés
Si en théorie, la réduction des déchets bénéficie à tous, l’idée de maîtriser notre consommation et d’adapter nos habitudes ne se pose pas quand on est dans une situation économique si difficile qu’on dispose à peine de quoi survivre.
C’est une des raisons pour lesquelles le zéro déchet rencontre ses partisans presque exclusivement au sein des classes moyennes occidentales et il n’est pas encore mûr, semble-t-il, pour conquérir les couches populaires.
Cela pourrait évoluer cependant, grâce à des approches voisines. Je pense en particulier à celle de Marie Lefevre et Herveline Verbeken dans leur groupe Facebook « Gestion budgétaire, Entraide et minimalisme » et leur livre J’arrête de surconsommer.
Leur approche reste éthique et écologique, mais l’accent est beaucoup plus mis sur les économies que l’on peut réaliser grâce, entre autres, à la démarche ZD.
Cette approche permet de toucher un public plus large et de le sensibiliser aux thématiques environnementales tout en lui apportant de vrais outils pour améliorer son quotidien.
Le zéro déchet demande-t-il du temps et/ou des efforts ?
Comme toute démarche portant sur nos habitudes et notre mode de vie, oui, le zéro déchet demande des efforts et exige qu’on y consacre un peu de temps.
Mais en réalité, la barrière est surtout interne et psychologique (« je ne vais pas me mettre au ZD bien que ça réponde assez bien à mes préoccupations, parce que je n’ai pas le temps / pas envie / pas la volonté suffisante… » )
Contrairement aux idées reçues, il est possible de débuter le zéro déchet moyennant un très faible investissement en temps et en efforts. Ensuite, rien ne vous oblige à aller aussi loin que certains « champions » du ZD.
Selon ma propre expérience, il n’est pas bien difficile de réduire ses déchets à une petite poubelle par mois. Avec ma compagne, nous sommes partis d’une poubelle pleine tous les deux ou trois jours…
La progression a été facile et rapide en appliquant quelques gestes de base (je vous conseille d’aller jeter un œil à mon tableau de bord zéro déchet pour les retrouver). On commence par ce qui nous semble plus facile (autocollant stop-pub et produits ménagers naturels, par exemple), puis on intègre des nouveautés petit à petit.
Mais arrivé à un certain stade (qui pour moi se situe à une poubelle de 30 L par mois environ), il faudra consacrer du temps et de l’énergie personnelle pour aller plus loin et réduire davantage vos déchets. Cela commence avec l’examen du contenu des poubelles mensuelles. Qu’est-ce qu’on jette encore et par quoi le remplacer ?
Pour ma part, j’en suis à peu près là et je progresse maintenant plus doucement. Mais rien ne vous oblige non plus à aller plus loin.
Une incursion dans le zéro déchet, en changeant vos habitudes progressivement et en assumant d’en rester là quand vous trouvez ça trop contraignant vous apportera déjà une bonne satisfaction et vous fera économiser pas mal d’argent.
Il sera temps, dans une période où vous serez davantage disponible, de progresser sur les points que vous avez laissé de côté…
Ou pas !
Le ZD permet-il vraiment d’économiser de l’argent ?
On en vient justement à la question de l’argent : comment et combien peut-on économiser avec le zéro déchet ? Béa Johnson annonce dans son livre avoir réduit les dépenses de son foyer de 40 % grâce au ZD…
Comment est-ce possible ? Le zéro déchet implique notamment de limiter les achats à des biens durables et réutilisables. En limitant vos dépenses à ce qui est réellement utile et en visant des produits de qualité sur le long terme, vous rentabiliserez vite vos investissements (qui deviendront, logiquement, de plus en plus rares).

Source Flickr – Licence CC BY 2.0 – Auteur U.S. Department of Agriculture
En allant au bout de cette démarche et en acceptant de produire vous-même un certain nombre de choses (en suivant des tutos spécifiques, en jardinant, en bricolant, etc.) vous pouvez même tendre vers un début d’autonomie.
Le Zéro Déchet est-il un effet de mode ?
Comme évoqué plus haut, la démarche zéro déchet est une invention assez récente. Elle trouve beaucoup d’échos sur internet (de nombreuses chaînes Youtube et blogs lui sont entièrement ou partiellement consacrés) et un peu moins de relais dans la presse et les médias mainstream.
Force est de constater en tout cas que cette démarche a le vent en poupe et qu’elle intéresse pas mal de monde. Mais on peut avoir l’impression, si l’on n’est pas impliqué dans ce mouvement, qu’il n’est rien de plus qu’un effet de mode.
S’il est possible que l’approche en elle-même (centrée, au moins en partie, sur le comptage des déchets du ménage), son nom et ses représentations soient passagers, je pense que c’est beaucoup moins le cas des préoccupations qui les ont vu naître et se développer.
Donc, le terme zéro déchet et ses évocations diverses sont susceptibles d’être remplacés par d’autres.
Mais les pratiques qu’impliquent la démarche ZD ainsi que ses valeurs et les problèmes qu’elle propose de résoudre vont assurément continuer de nourrir les consciences dans les années voire les décennies à venir.
Peu importe en définitive à travers quel nom ou quelle « variante » précise.
Bilan : Que retenir du zéro déchet ?
Le ZD est indéniablement une démarche utile et vertueuse.
Il convient cependant de ne pas surestimer ses possibilités en matière écologique et politique. Seule, elle ne suffit pas à répondre à tous les problèmes. En revanche, elle peut entrer en résonance avec d’autres approches, comme le localisme, la permaculture, le végétarisme, le minimalisme, etc. afin d’adopter un mode de vie éthique, complet et cohérent.
Toutefois, il s’agit là de pratiques orientées vers soi – une sorte de morale personnelle, une hygiène de vie… Une approche complète de l’éthique devrait inclure je pense une forme de militantisme et/ou d’ouverture à l’autre – au moins pour communiquer autour de soi le goût d’agir de manière vertueuse.
Restons conscients également des limites du zéro déchet en matière de portée (en l’état, sa cible est centrée sur la ménagère de 25 – 50 ans, appartenant à la classe moyenne ou aisée). Là encore, l’ouverture est possible en adaptant légèrement le concept…
En insistant, par exemple, sur les économies considérables qu’il permet de réaliser.
Enfin, le ZD n’est qu’une variante actuelle d’un mode de vie répondant aux aspirations d’une partie de la population. Ces aspirations sont profondes et bien ancrées. La démarche zéro déchet en tant que telle n’est peut-être qu’un effet de mode, mais s’il passe, il est à peu près sûr qu’une tendance assez proche le remplacera.
Pour aller plus loin sur le zéro déchet :
- La chronique du livre Zéro Déchet de Béa Johnson
- Le tableau de bord Zéro Déchet du Déconsommateur
- Les idées cadeau Zéro Déchet
17 commentaires
« Il convient cependant de ne pas surestimer ses possibilités en matière écologique et politique. Seule, elle ne suffit pas à répondre à tous les problèmes. En revanche, elle peut entrer en résonance avec d’autres approches, comme le localisme, la permaculture, le végétarisme, le minimalisme, etc. afin d’adopter un mode de vie éthique, complet et cohérent. » Je ne suis pas d’accord avec toi car pour moi, ces principes « satellites » font partie d’une démarche ZD cohérente. Pour moi ça n’a aucun sens de limiter son utilisation des ressources, notamment de l’eau, et puis de consommer un steak qui a eu besoin de 2000L d’eau pour être fabriqué. Le minimalisme fait entièrement partie de la démarche, c’est même son premier pilier. Relocaliser sa production aussi, puisqu’on y parle aussi du respect des saisons, d’adopter des démarches en circuit court. L’erreur est d’ici avoir réduit le ZD à une simple question de déchet. Je suis d’accord que le nom de ce mouvement porte à confusion, c’est bien plus que simplement réduire la taille de sa poubelle. Et en ce sens oui, il permet de résoudre tous les problèmes. Enfin il le permettrait à grande échelle. Y compris la pollution des entreprises dont tu parles également, car la consommation responsable serait la seule que nous connaitrions. Bref, en réalité, je suis assez peu d’accord avec cet article, car il a une vision trop restrictive du mouvement à mon sens 🙂
Merci pour ton retour, très intéressant 🙂
Je pense qu’on est d’accord sur le fond, mais qu’on achoppe sur les définitions. Comme tu le dis, j’ai une vision plus restrictive que toi du ZD 😉
Surtout, je pense que cette démarche est très valable mais qu’il faut l’accompagner de plus d’ouverture vers l’autre, ce qui je trouve, pour le coup, manque un peu quelle que soit la vision du ZD (celles que j’ai pu lire en tout cas).
Pour répondre à Julie, je crois qu’il faut bien attaquer le problème par un bout, et chaque effort est une avancée. Même s’il reste beaucoup à faire. J’ai la chance d’habiter à la campagne, et je recycle la plupart des choses, il ne me reste qu’une toute petite poubelle, essentiellement d’emballages, car si je privilégie le vrac, il y a des choses que je ne trouve que sous emballages. Les gens autour de moi ne sont pas encore sensibilisés ce problème, je pense que ça viendra petit à petit. Mais il y a un gros problème, c’est le coût d’enlèvement des ordures ménagères très élevé, même si tu ne mets rien. Par exemple, j’ai dû batailler des mois pour ne pas payer la taxe pour la maison inoccupée de ma mère qui est en maison de retraite. Donc les gens se disent: puisque je paye pour ça, allons-y gaiement! Et donc, évidemment, je ne parle là que des déchets des particuliers, de leurs poubelles.
Pour ce qui est de l’enlèvement des poubelles, ce qui relève des politiques locales, et pour incitater à produire moins de déchêts, on pourrait s’inspirer de l’Allemagne et faire payer au volume. C’est à dire qu’on a différentes tailles de poubelles et on paye à la taille.
Cela dit, ça peut être aussi un discriminant social, car comme c’est souligné dans le billet, c’est généralement la classe moyenne, voir classe moyenne aisée qui a le temps de s’intéresser au problème. Il n’y a pas de solution parfaite, mais ça reste selon moi une voie à explorer du côté politique.
Salut ! 🙂
Oui c’est une solution possible. Comme la taxe carbone, elle me convient moyennement, malgré une probable efficacité au bout du compte. Et pour une raison simple, qui colle assez bien avec ce que tu dis : cela met plus de pression sur les plus pauvres, tandis que les plus riches peuvent balancer des tonnes de poubelles sans vraiment sentir la différence… Bref, je suis bien d’accord avec toi : pas parfait, mais probablement efficace.
Cependant, je crois aussi pas mal au côté incitatif : mettre en valeur symboliquement le tri et la limitation des déchets, faire de ces comportements des signes attrayants et des marqueurs de distinction. Je pense que c’est ce qui est en train de se passer progressivement, et c’est une bonne chose 🙂
Salut Salut ! Bon, je viens de découvrir ton article (et tout ton petit monde numérique par la même occasion) et je crois que… j’ai envie de mettre mon grain de sel ! Tout d’abord, le minimalisme est un pilier du zéro déchet de Béa Johnson, mais pas du tout un truc satellite, c’est le fameux » Reduce ». Du coup, bon, c’est un peu la base du truc que de moins consommer et de vivre avec moins pour utiliser moins de ressources et de créer moins de déchets.
Mais surtout, je crois que le mouvement zéro déchet a évolué depuis la création de ce livre (qui date un peu maintenant). Tu trouveras par exemple beaucoup plus d’information sur le locavorisme, les circuits courts, la récup’, les toilettes sèches, la consommation d’eau, le minimalisme dans le livre (et le blog) tellement chouette de la famille zéro déchet.
Le zéro déchet part d’une interprétation systémique : créer un mouvement individuel pour des conséquences collectives. Favoriser une réduction de la consommation polluante (comme les vêtements, ou les produits ménagers, ou encore les emballages) permettront de fait une production plus faible si tout le monde le faisait. Et donc une réduction de la pollution des entreprises à terme sur des domaines ciblés. Il ne faut pas oublier le côté simple de la production » si je ne vends pas, je ne vois pas pourquoi je vais produire » !
Le zéro déchet ( de façon restrictive et donc sans végétarisme même si j’y suis sensible) touche la production de papier, de produit ménager, de produits cosmétiques, le locavorisme, la mode, la décoration (sans plastique), l’électroménager (d’occasion), les loisirs… Bref, il impacte les particuliers et les professionnels indirectement. C’est donc une solution complète pour moi.
Mais bien plus, il remet en cause les bases du militantisme que l’on connaît. Militer et essayer de faire infléchir un plus grand que soi, ce n’est pas suffisant ! La base du mouvement écologique des années 90 » pour faire plier les politiques » ne marche pas, car elle ne se basait pas sur une prise de conscience individuelle. Aujourd’hui, revenir dans le cœur des phénomènes politiques et économie (les gens), c’est un peu une révolution qu’il faut saluer ! A bientôt
Bonjour à toi et merci pour ton com !
Cet article a beaucoup fait réagir (en particulier sur les réseaux sociaux).
Parmi les personnes qui se sont exprimées, certaines ont remis en cause la définition que je donnais du ZD. Ma démarche était justement de secouer un peu les gens dans leurs certitudes, de les pousser à s’interroger, à aller au-delà d’une vision trop restrictive du zéro déchet.
En effet, comme tu le rappelles, le mouvement a évolué, s’est ouvert à plein de nouvelles choses, etc. C’est cette ouverture que j’encourage ! Car pour beaucoup de gens, elle ne semble pas tant que ça être une évidence.
Pour moi, l’important n’est pas vraiment de savoir si la décroissance, le localisme, le négawatt, etc. font ou non partie intégrante du ZD. L’important est de les prendre en compte au quotidien et d’apprendre à les intégrer à nos modes de vie.
Mais mon but n’est pas de déclencher une grosse polémique, comme on en voit sur d’autres sujets (le véganisme par exemple)… Et pour cause, je suis loin de décrier la démarche ZD, qui a énormément d’aspects positifs 🙂
Bonne journée à toi 😉
Je trouve ton article très intéressant ! Particulièrement la partie sur l’effet de mode. C’est grâce, en partie, à cet aspect « mode » que le zéro déchet arrive à sensibiliser de plus en plus de monde à ses problématiques. Au final, peu importe les raisons pour lesquelles les gens s’impliquent dans le mouvement, l’important est qu’ils fassent leur chemin, en ajustant leur consommation. Et même si plusieurs quittent le mouvement une fois la mode passée, je pense qu’une grande partie aura intégrée les bons raisonnements et les bons réflexes.
Salut Sophie et merci pour ton com ! Je vois qu’on est sur la même longueur d’ondes 🙂
Bonjour David,
je trouve également cet article intéressant, notamment parce que tu questionnes, tu analyses… Je suis engagée dans une démarche de réduction de mes déchets et en effet on se rend compte quand l’on rentre là dedans que cela nous fait aller sur le minimalisme, l’écologie, le bio… Cela peut s’imbriquer mais pas obligatoirement. Ce que l’on dit peu souvent, c’est aussi que c’est facile pour les premiers pas et pour ce qui reste ensuite cela se complique. Et puis avec des enfants en bas-âge tout n’est pas possible… (lait en poudre, couches…)
Hello Céline 🙂 Oui c’est tout à fait ça ! Le ZD est en soi une excellente démarche. Toutefois, et bien que la plupart de ses promoteurs y voient une porte d’entrée vers un ensemble de thèmes connexes (autonomie, localisme, minimalisme, décroissance, etc.) j’ai remarqué qu’il y a des gens qui restent vraiment focalisés sur la réduction des déchets, sans trop s’intéresser au reste… et c’est dommage 😉
Pour l’effet « les premiers pas sont les plus faciles » : oui, et moi aussi je confirme ! 🙂 Ça ne veut pas dire qu’il faut lâcher l’affaire, mais c’est un peu la règle des 80/20 : en fournissant 20% d’efforts, tu arrives sans mal à obtenir 80% de réduction de tes déchets… Les 20% qui restent sont beaucoup plus difficiles à éliminer ! Enfin, c’est mon ressenti 🙂
Bonjour, merci pour cet article et pour le tableau de bord qui donne des idées. Je suis d’accord avec toi que ce qui manque dans la démarche, surtout si on vit en ville, c’est le groupe d’échanges de pratiques. Pour le coté convivial, partage, motivationnel. On devrait investir des ronds-points ca a l’air super pour faire connaissance avec des gens qui partagent les memes idees. Blague à part, le ZD a un coté déprimant: je laisse l’emballage plastique de mes 6 bouteilles de lait au supermarché donc je n’achete pas CE déchet mais il a quand meme ete produit et il finira dans la benne quand meme…Par mon achat j’encourage la production d’emballage plastique. Qui habite pres d’une ferme laitiere et a un bidon en alu comme ma grand-mere?
J’attends beaucoup de la Biocoop qui ouvre aujourd’hui dans ma ville! J’espere qu’ils proposent beaucoup de vrac utile, pas seulement des baies de Goji ou du gingembre confit (qui mange ce truc?). Bon courage à tous, je me suis inscrite à ta newsletter, David, pour te piquer des idées.
Bonjour Sophie 🙂
Ah ca me rappelle de bons souvenirs, le pot au lait en alu ! Ma grand-mère avait ça aussi !
Pour ce qui est du ZD, oui c’est parfois déprimant… Je dirais que cela relève surtout de l’éthique individuelle (ne pas participer à ce qu’on ne cautionne pas), mais que cela suffira pour changer le monde…
En tout cas, merci pour ton com et… bonne année 😉
bonsoir, assez d’accord avec ce que vous dites sauf que nous pratiquons ce que l’on appel maintenant le 0 déchet depuis 30 ans et qui à l’époque pour nous était simplement du bon sens!! Nous avons toujours eu ce mode de vie car nous n’avions (et n’avons toujours pas!) beaucoup d’argent 1200euros par mois pour 8 personnes et le seul moyen de vivre correctement pour nous à toujours été de dépenser moins donc de faire nous même le plus de choses, nous ne sommes pas les seule beaucoup de nos amis de longue date ont le même esprit que nous! Donc le zd n’est pas que pour les classes aisées!
Tout d’abord, merci pour votre commentaire. J’admire votre bon sens et votre expérience 🙂
Et je vous rejoins sur le fait que le zd n’est pas que pour les classes aisées, bien sûr ! J’ai simplement l’impression (de par mes échanges et mes constations sur les réseaux sociaux) que la « tendance » (ou la mode) actuelle du zd décolle surtout chez les classes moyennes-aisées (ou personnes originaires de cette classe) et chez les urbains.
Bien sûr, il y a aussi des personnes aux revenus plus modestes, intéressées par le ZD et/ou et qui appliquaient déjà les principes prônés par le ZD, bien avant cet « effet de mode »… et heureusement ! 🙂
Bonjour! Je viens de tomber sur ton article (qui est excellent soit dit en passant).
Il y a une chose dont personne ne parle : la précarité de territoire. Je vis en campagne et les magasins les plus proche sont à au moins 15/20 minutes de route et ils sont loin de proposer des achats en vrac. Les agriculteurs de ne font que peu de ventes directes et quand je me rend dans un magasin bio j’en ai au moins pour 40 minutes. C’est pas très encourageant 😔
Je fais les trajets car c’est sur la route du travail mais ça me surprend à peine quand, quand je parle du ZD autour de moi, les gens trouvent ça très contraignant géographiquement..
Voilà je rajoute ma petite graine 🙂 bonne journée à tous!
C’est très juste.
D’ailleurs j’aurais dû l’évoquer dans l’article, vu que j’habite aussi en rase campagne et je rencontre un peu les mêmes problèmes !
Donc, merci pour votre témoignage 🙂
Bonne journée