J’aurais pu appeler cet article « comment le minimalisme va changer votre vie » ou encore « 10 bonnes raisons de devenir minimaliste » mais, déjà, je ne suis pas sûre de trouver 10 raisons, et surtout je n’ai pas la prétention de vous dire quoi faire de votre vie. En revanche, je peux vous expliquer comment le minimalisme a changé ma vie.
Cet article invité a été réalisé par Sophie, du site Ma conscience écolo. Si vous ne connaissez pas son blog, n’hésitez pas à aller y faire un tour ! Celui-ci regorge de conseils et de tranches de vie ; le caractère attachant de Sophie y transparaît dans chaque article… Et bien entendu, nous partageons pas mal de thèmes en commun. Un grand merci à elle !
Je n’ai pas toujours été minimaliste.
Plus jeune, j’aimais m’entourer d’une multitude d’objets divers et variés, parfois très laids et bien souvent totalement inutiles. Moi aussi, j’ai écumé les magasins Gifi, Action et Baboo persuadée de faire de bonnes affaires et d’être plus maligne que tout le monde avec ma déco low cost. Quelle bonne blague.
Comment je suis devenue minimaliste
En 2014, j’ai dû quitter un appartement de 40 m² rempli à ras bord pour retourner dans ma petite chambre de 10m2 chez mes parents. Dans le genre radical, ça se pose là. Il a donc fallut trier parce que, évidemment, ça ne rentrait pas.
C’est à ce moment là que j’ai attrapé le virus du minimalisme et une certaine addiction au tri et au rangement. J’ai donné des sacs entiers de vêtements, de DVD et d’objets décoratifs (mes préciieuuuuxxx) et cela m’a soulagé d’un poids immense dont je n’avais même pas conscience.
Même les livres y sont passés ! Moi qui avait toujours rêvé d’une bibliothèque comme celle de la Belle et la Bête, je n’ai plus que deux meubles, soit une dizaine de tablettes, que je partage avec mon compagnon. Et je ne regrette absolument ce choix ! Je me suis libérée de cette angoisse de jamais pouvoir lire tous les livres qui sortent…
Depuis, j’ai changé 2 fois de logement, et même si je vis aujourd’hui dans un (très) grand appartement de 70m2 je ne suis pas retombée dans mes anciens travers. Je fais du tri régulièrement pour maintenir mon inventaire en adoptant la règle du « un qui rentre, un qui sort ». Nous n’avons conservé que le minimum nécessaire, à part quelques objets auxquels nous tenons sentimentalement.
Évidemment, je ne vais pas vous mentir : nous faisons encore des achats irrationnels et générateurs de déchets. Que celui qui n’a jamais craqué pour une paire de chaussettes motif raton laveur à la caisse du magasin me jette la première pantoufle.
Des pistes pour aller plus loin (sur le site Ma conscience écolo) :
Ce que le minimalisme m’a apporté
De la tranquillité d’esprit
Sans aucun doute une grande sérénité. Lorsque l’on a beaucoup de possessions, on a tendance a devenir matérialiste, à rester attaché aux choses et cela devient un poids mental. Qui n’a pas peur de perdre des affaires dans un incendie ou un dégâts des eaux ? Qui ne s’inquiète pas des cambriolages ? En limitant le nombre de nos possessions nous avons gagné en tranquillité. Posséder moins, c’est perdre moins.
Du temps
C’est aussi moins de contraintes logistiques : moins de ménage, moins de choses à déplacer ou à déménager, moins d’assurances… Personnellement, je déteste faire les poussières sur des bibelots qui sont, apparemment, spécifiquement conçus pour attraper la poussière ! Vous ne trouvez pas pénible de déplacer tous les meubles pour passer l’aspirateur ? Je limite au maximum les objets ou les meubles au sol, c’est un gain de temps précieux. J’ai bien d’autres choses à faire, bien plus intéressantes, que le ménage !
Des économies
Bien évidemment, le minimalisme fait faire des économies !
C’est logique : vous dépensez moins donc vous avez plus d’argent. CQFD. Rien que ça, ça devrait vous convaincre de devenir minimaliste. Bien sûr, l’intérêt n’est pas de stocker son argent comme Oncle Picsou mais plutôt de financer de beaux projets comme des voyages ou un achat immobilier, ou de s’offrir des moments précieux comme aller au restaurant ou au cinéma. Le minimalisme permet cela : être au lieu d’avoir.
Et ce n’est pas tout !
Le minimalisme a d’autres impacts positifs sur ma vie :
- Charge mentale réduite : moins de choses à penser, à entretenir, à organiser.
- Environnement plus sain : visuellement, mon lieu de vie est plus dégagé, plus simple, plus clair.
- Mobilité accrue : mes déménagements ont été grandement facilités.
- Tâches quotidiennes plus efficaces : tout est à sa place, j’accède plus facilement à tout ce dont j’ai besoin.
- Sentiment de cohésion : le minimalisme m’aide à vivre en accord avec mes convictions (écologie, simplicité, zéro déchet).
Comment faire ? – La pratique du minimalisme
Pour commencer : faire du tri
Si vous voulez vous mettre au minimalisme, l’opération de base, c’est le tri.
Passez dans chaque pièce de votre logement et triez tous vos objets, meubles, affaires, ustensiles de cuisine. Cela peut prendre un peu de temps, mais vous pouvez étaler l’opération sur la durée ou la diviser en plusieurs étapes (une semaine pour chaque pièce par exemple).
Demandez-vous pour chaque objet :
- Combien de fois m’en suis-je servi cette année ?
- Fait-il doublon avec un autre objet que je possède déjà ?
- Ai-je vraiment du plaisir à conserver cet objet ?
- Correspond-il à mon style de vie actuel ?
- Est-ce que je le garde juste « au cas où » ? (il sera toujours temps d’en louer ou d’en emprunter un quand le besoin s’en fera vraiment sentir)
Ces questions vous aideront à écarter le superflu.
Une fois que vous aurez mis de côté toutes ces possessions inutiles, vous pourrez :
- les donner à des associations (Emmaüs, Croix rouge, etc.), dans des containers à vêtement, sur des sites spécialisés comme Donnons…
- ou les revendre, via un vide-grenier, une brocante ou sur des sites d’occasion comme Le bon coin, Vinted, etc.
Pour éviter l’encombrement, cette opération de tri peut être renouvelée tous les ans.
Comment rester minimaliste ?
Après, il faut savoir une chose : rester minimaliste est un travail de chaque instant.
Je ne vis pas dans la frustration ou la privation mais être minimaliste demande une vigilance constante (placer une référence à Harry Potter : check). Il y a, à mon sens, deux choses auxquelles faire attention.
Tout d’abord, tomber dans l’excès inverse et faire trop de tri au point ne plus rien avoir et regretter. Et ensuite, avoir un retour de bâton très violent et se remettre à consommer encore plus.
Je vous invite donc à rester toujours mesuré dans vos actions.
Oui, acheter moins et faire du tri c’est bien. Mais n’oubliez jamais que vous devez, avant tout, vous sentir bien dans votre intérieur. Une fois que l’on a pris de bonnes habitudes durables, être minimaliste n’est pas très compliqué.
Voici donc quelques astuces pour éviter les achats compulsifs et rester minimaliste sur la durée !
Faire des listes
Faites une liste des choses dont vous avez besoin avant de faire les magasins et ne rien acheter d’autre (cela vaut pour les vêtements, la décoration, etc.). C’est une habitude à mettre en place très facilement et qui est redoutable contre les achats inutiles.
J’ai des tonnes de listes : des objets pour la maison, des vêtements, des livres…
Je les conserve dans un carnet ou sur mon téléphone. Cela m’aide aussi à répartir les achats sur l’année en fonction de mes revenus et cela peut aussi servir pour les listes de cadeaux d’anniversaire ou de Noël.
Personnellement, écrire sur une liste puis la consulter plus tard me permet aussi de mesurer mon niveau d’envie ou de besoin réel pour tel ou tel objet.
Prendre son temps
Si vous avez envie d’acheter quelque chose dans le magasin dont vous n’avez pas besoin, prenez-le en photo sur votre téléphone.
Cette astuce fonctionne très bien pour moi. Je prends l’objet (vêtement, livre, décoration, etc.) en photo et cela remplace la satisfaction de l’achat impulsif et « calme » l’excitation de la dépense.
Je vous assure que ça marche ! Et quand je regarde mes photos, certaines choses me donnent envie (du coup, je les note sur ma liste) et sinon je supprime la photo… et je fais des économies !
Technique complémentaire : pensez à vous poser ces 7 questions avant d’acheter quelque chose en ligne ou dans un magasin.
Un qui rentre, un qui sort
J’ai évoqué plus haut cette « règle » : un objet qui rentre, c’est un objet qui sort.
Il ne s’agit pas forcément de la suivre à la lettre. Notre vie évolue, nos besoins aussi. Il y a des périodes où l’on peut avoir besoin de plus de choses, d’autres de moins.
Si on s’impose ce principe en permanence, il peut donc devenir contraignant. Mais essayer de s’en approcher est une très bonne chose pour éviter de se laisser à nouveau envahir.
Dans certains domaines et tant que le foyer ne change pas, c’est assez facile à appliquer. Par exemple :
- les livres,
- les vêtements,
- la déco,
- le mobilier,
- le high tech (smartphone, ordinateur, etc.)
Dès que vous faites une nouvelle acquisition dans les catégories que vous avez définies, vous désencombrez en donnant ou vendant un objet équivalent.
Les excès, les dérives
J’aimerais aussi aborder les excès et les dérives possibles du minimalisme – j’en ai moi-même fait les frais. Une telle approche peut devenir très épanouissante, mais je vous conseille de faire attention à ne pas aller trop loin.
Le foyer « monastique »
Quand on s’engage dans le minimalisme, on peut être tenté de pousser la logique à l’extrême et de transformer son logement en annexe d’un monastère tibétain. Certains se sentent bien au quotidien dans une atmosphère très dépouillée, avec une table, trois livres et des murs vides.
Moi, pas.
L’idéal, je pense, est de chercher le niveau de minimalisme qui vous convient et d’avancer progressivement. Un logement dans lequel vous vous sentirez bien sur la durée, avec ce qu’il faut de décoration et d’objets que vous appréciez.
Quand le minimalisme devient une obsession
J’ai aussi traversé une phase où le minimalisme prenait trop de place dans mon quotidien. J’y pensais très souvent, je cherchais à optimiser mon intérieur en permanence et je réprimais certains désirs à coups de culpabilité. La charge mentale des objets est alors remplacée par la charge mentale du minimalisme lui-même…
Tout le contraire de l’effet recherché !
Surtout que dans ce genre de cas, on a tendance à laisser tomber rapidement et à surcompenser ensuite par une boulimie d’achats. Donc le, minimalisme c’est bien… mais comme tout, avec modération !
Maintenant, je m’accorde plus facilement des petits plaisirs. Si je garde en tête les grands principes, je n’en fais plus une obsession de tous les instants. C’est avec cette approche, je pense, qu’on profite vraiment des bienfaits de ce mode de vie.
Êtes-vous minimaliste ?
J’espère que cet article vous aura donné envie de devenir minimaliste ou au moins donné des pistes de réflexion sur votre façon de consommer. Pour finir, voici quelques conseils de lectures sur le minimalisme et la consommation :
- L’art du minimalisme, de Elodie-Joy Jaubert
- L’art de l’essentiel, de Dominique Loreau
- J’arrête de surconsommer, de M. Lefèvre et H. Verbeken
Encore un grand merci à Sophie pour ce bien bel article ! Si vous voulez aller plus loin et découvrir plein d’autres conseils sur le minimalisme (mais aussi sur le zéro déchet, la mode éthique, l’alimentation saine, etc.) n’hésitez pas à faire un tour sur son blog : https://maconscienceecolo.com/
6 commentaires
Merci beaucoup pour ce beau témoignage ! C’est vraiment sympa d’aborder aussi les dérives. Bravo !
Merci à toi 🙂 Et merci à Sophie pour le témoignage 😉
Bonjour David,
Lancée, dans une démarche vie plus slow, désencombrement, depuis plus de 10 ans, je me rends compte à la lecture de cet article que j’ai encore un long chemin à parcourir devant moi.
Ma plus grande difficulté est de trouver où recycler les objets obsolètes, moches, vieux, plus plaisants à mon goût : je dois me renseigner encore à la déchetterie de St Denis de Pile (33) et celle d’Arveyres (33).
Je ne trouve pas facilement de boutiques pour donner des vêtements (avec encore la fiche du prix !) qui pourraient plaire, servir à d’autres personnes. pareil pour les livres (quoiqu’il semble que la déchetterie de St Denis de pile (33) reverse les livres à l’association Recyclivre).
Minimalisme, vie slow, zéro déchet …ces concepts se recoupent dans ma vie, mais c’est difficile.
Aline
Dans le même type de recherche, galère pour trouver des magasins qui proposent la vente en vrac…
Lassociation oxfam prend tout, ainsi qu’ Emmaüs, et pour les vêtements il y a la croix rouge aussi. Pensez a demander aux foyers et centre d’accueil de réfugier. Ainsi qu’aux églises locales si elles ont un secours populaire ou une forme d’associations humanitaire !
Je ne suis pas minimaliste, mais pour autant je fais beaucoup de tri dans mes affaires car je n’ai que peu de place pour les ranger, et je me rend compte que c’est tant mieux ! Avant, je surconsommais clairement, mais je me rend compte avec le temps que les choses inutiles s’entassent et prennent de la place, et en plus ça créé du bordel qu’il faut ranger… non merci ☺️
Merci pour ton com’ 🙂 J’ai été faire un petit tour sur ton joli blog et je vois en effet que tu t’organises et que tu as commencé à faire des économies ! Bravo à toi et à bientôt !