Ah, le Black Friday !… Ce moment magique où les magasins se remplissent de centaines de promotions et de milliers de clients ! Cette cohue bucolique, ces rayons dévastés, ces visiteurs hystériques qui s’arrachent les meilleures affaires ! Voici quelques années qu’en France, nous profitons enfin de cette charmante coutume états-unienne ! Mais au fait, d’où vient-elle, cette tradition ? Pourquoi le Black Friday tombe-t-il fin novembre et que signifie-t-il au juste ?… C’est ce que je vous propose de découvrir aujourd’hui ! Vous êtes prêts ? Je vais vous raconter la merveilleuse histoire du Black Friday !
Une belle histoire commence…
Tout commença il y a des siècles et des siècles, bien avant la naissance de nos arrières-arrières-grand parents (c’est dire si ça remonte). À cette époque lointaine, un groupe de gens sympas étaient persécutés pour leurs idées religieuses – difficile à imaginer de nos jours, mais je vous demande de faire un petit effort, juste pour cette fois. Ils voulaient célébrer la messe à leur façon et ils recevaient souvent des coups de bâtons à cause de ça… Alors au bout d’un moment, les gens sympas en eurent un peu marre et décidèrent d’aller vivre ailleurs.

Embarquement des pères pèlerins – Robert W. Weir – Source Wikipedia Commons – Domaine public
Ils trouvèrent un bateau au doux nom de fleur printanière qui appareillait pour l’Amérique. Ils s’entassèrent là-dedans et pendant le trajet, pour tromper l’ennui, ils rédigèrent une belle déclaration. Ça disait en gros que l’Amérique leur appartenait et que Dieu était OK pour ça.
Une fois arrivés sur place, ils se rendirent compte qu’il n’y avait pas d’hypermarché dans le coin ! Hélas, le bateau était déjà reparti et ils comprirent qu’ils étaient dans de sales draps, paumés au milieu de nulle part, avec pas même un bon soda ou un petit burger à se mettre sous la dent…
Les sauvages rappliquent…
Sur ces entrefaites, des sauvages du cru vinrent leur souhaiter la bienvenue. Ces ploucs n’étaient pas très futés. Ils se baladaient à poil et parlaient un charabia incompréhensible. Mais pour dépanner les nouveaux venus, ils leur filèrent un peu de nourriture et leur apprirent à faire pousser du maïs. Et à chasser. Et à pêcher. Bref, ils leur enseignèrent tout ce qu’il fallait savoir pour passer l’hiver sans crever de faim et de froid.

Débarquement des pères pèlerins – William Q. Force – Source Wikipedia Commons – Domaine public
Les gens sympas furent si reconnaissants envers les sales ploucs qu’ils leur offrirent des dindons l’année d’après. Depuis, on célèbre chaque année la générosité sans borne des gens sympas lors d’une fête qui s’appelle « dis merci » – ou quelque chose du genre – au cours de laquelle on se gave de dinde et on se bourre la gueule.
Ah, et ce n’est pas tout : maintenant qu’ils avaient dit merci, on pouvait s’accorder sur le fait que les gens sympas et les sauvages débiles étaient quittes. Du coup, les types sympas purent massacrer les sales ploucs et les parquer dans des réserves pour leur piquer leurs terres, tout en ayant la conscience tranquille.
Enfin des hypers !
Bien des années plus tard, les descendants des gens sympas ouvrirent enfin des hypermarchés pour que tout le monde puisse trouver des écrans plasma et de la bouffe facile. Mais la vie restait compliquée puisqu’il fallait gagner plein de thunes afin de s’acheter des tas de trucs chouettes qui servaient à oublier qu’on avait trimé pour se les payer.
Pour que cette logique se maintienne, il fallait bien inciter les gens à acheter des tonnes de marchandises. C’est à cette fin que les descendants des gens sympas (eux-mêmes très sympas également) inventèrent un concept génial : les SOLDES. L’idée était élégante et simplissime : achetez ce dont vous n’avez pas besoin avec des thunes que vous n’avez pas POUR PAS CHER à l’unité, mais achetez-en ENORMEMENT, endettez-vous et inquiétez-vous plus tard du fait que vous n’avez pas de place pour ranger tout ça.
Cependant, ce raisonnement restait vaporeux pour les esprits faibles ou chagrins. Il fut donc jugé préférable d’employer cette grande idée un jour où la plupart des gens auraient la gueule de bois (et donc l’esprit moins prompt à la critique)… Mais comment trouver un jour où tout le monde vivrait un lendemain de cuite ?
Et on en vient au Black Friday…
C’est là que les descendants des gens sympas se souvinrent de la fête de « dis merci ». C’était un moment où les gens adoraient se retrouver en famille et s’envoyer des litres de vin et de bière pour éponger les kilos de dinde. Cette fête avait lieu le quatrième jeudi de novembre ; ils décidèrent donc d’instaurer leur grande journée de soldes le lendemain.
C’est pourquoi on appela ce jour le Black Friday, ou vendredi noir : le vendredi où tout le monde est encore raide de la veille et est prêt à tuer son semblable pour un produit en promotion. Depuis lors, le succès du Black Friday se maintient vaille que vaille et permet à un tas de gens de faire de supers affaires… ou de crever le sourire aux lèvres, écrabouillés sous les godasses de leurs semblables.
Voilà, c’était la merveilleuse histoire du Black Friday ! J’espère qu’elle vous a plu ; je compte sur vous pour la raconter à vos enfants le soir, pour les aider à trouver le sommeil en attendant ce vendredi magique !
Alternatives ?
Je me suis dit qu’on pourrait inventer une autre fin à cette histoire… Et si le Black Friday devenait le jour où plus personne n’achète rien ? Le jour sans achat, quoi ! Pour ma part en tout cas, je me fais un malin plaisir de ne rien acheter ce jour-là à qui que soit 😉 Et vous, ça vous dirait de boycotter le Black Friday ?
Pour celles et ceux qui ne veulent pas aller jusque là, il existe des opérations alternatives, comme le Green Friday, qui remettent totalement ou partiellement en cause la logique du Black Friday.
Ah et je vous invite, si vous ne les connaissez pas, à découvrir les véritables histoires (sur un mode un peu moins barré) des pères pèlerins, du Mayflower, de Thanksgiving et du Black Friday… sur des sources fiables, comme Wikipedia.
Enfin, si vous voulez poursuivre sur ce blog, je vous propose de découvrir cette interview de Mark Boyle, un Irlandais qui a décidé de vivre sans argent ! 🙂
16 commentaires
Merci pour ce bel article plein d’humour et… Malheureusement de vérités insupportables !
J’ai entendu ce matin une pub intitulé Black Friday d’une durée d’une semaine entière !!! Ahhh toute une semaine de vendredis noirs, que de vendredis, et tous noirs de monde dans les boutiques ! Quelle misère !
Merci à toi ! 🙂 Oui, pas toujours facile de garder le moral dans des périodes comme celles-là, lorsque l’on est un peu lucide… Mais justement, l’humour aide à supporter la bêtise ambiante 😉
Passionnant merci 🙂 J’aime beaucoup tes articles, pas la premiere fois que j’en trouve un sur Facebook ^^ Au plaisir 🙂
Merci beaucoup ! Ton blog est bien cool aussi ! Au plaisir 🙂
a ba oui mais non: cette année, le black friday tombe le jour de la collecte de la banque alimentaire. Donc ce serais dommage de rien acheter ce jour là! (par contre, les écrans plat ne se mangeant pas, on peut boycotter tranquille)
Ah oui, là évidemment pour la banque alimentaire… il y a prescription !!! 🙂
Aucun rapport : ton site sur les savons m’a donné envie d’en fabriquer ! Merci à toi 😉
Excellent article à l’humour très très noir comme le vendredi du même nom ! Je diffuse sans modération !
Merci à toi ! 😉
Sympa cet article et humoristique ! je le partage pour le faire diffuser 🙂
Joyeux green Friday
Merci, content qu’il t’ait plu ! 🙂
j’aime beaucoup ton humour!!!
Par contre j’avais lu une autre explication du black Friday que je trouvais encore plus inhumaine : C’était qu’une fois par an on faisait une sorte de soldes des esclaves noirs. d’où ma décision de ne pas acheter de promotions ce jour-là!!! surtout que les prix ont tendance à remonter un peu avant!!!
Jj’espère que c’est la tienne qui est la bonne.!!!
Hello et merci pour ton commentaire 🙂
Cette version est bien sûr humoristique. Quand à l’idée d’une solde d’esclave noirs, je n’ai jamais vu cela et je pense que c’est inexact.
Je te renvoie à l’article de wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Friday_(shopping)) qui décrit je pense assez bien les origines historiques de cette « tradition ».
La première mention dans la presse du terme « Black Friday » pour désigner le lendemain de Thanksgiving date de 1951, donc bien après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis.
L’article reprend, sources à l’appui, l’évolution du terme et la manière dont il en est venu à désigner une période de soldes 🙂
Plus de détails et de sources dans la version anglaise de l’article (https://en.wikipedia.org/wiki/Black_Friday_(shopping)), si tu lis cette langue.
Merci pour ta réponse et je préfère que ma version ne soit pas la bonne!!!
Mais bon cela ne changera pas ma décision de ne pas participer ce jour-là à la folie de ces soldes !!!!
J’ai déjà boycotté le Black Friday (ou la Semaine du Black Friday, proposée par certaines enseignes, quelle absurdité et quelle folie!) et je compte bien continuer! Merci pour cette version humoristique mais hélas plutôt réaliste de la folie consumériste des Etats-Unis, qui nous a quand même bien contaminés…
Bien joué pour le boycott ! Moi aussi je m’y suis tenu, toute la semaine 🙂
Bon, j’arrive cinquante ans après la bataille mais… ah, j’ai bien kiffé ! C’est tellement ça… et tellement ridicule ! Le plus ridicule est qu’on soit aller chercher cette tradition américaine pour l’importer en France, WTF ??
Il y a deux ans, mon mari a voulu m’offrir un nouvel ordi pour mon anniv (qui tombe mi-novembre), et comme des quiches, on s’est retrouvés à la Fnac le quatrième samedi de novembre, nous demandant avec effarement pourquoi il y avait autant de monde. Mais genre, dix personnes au m2, et je n’exagère même pas. L’enfer. Même si je n’avais pas été agoraphobe, ç’aurait été l’enfer ^^’ Maintenant, je n’oublierai plus jamais quand a lieu cette horreur et je ne me ferai plus jamais avoir, même s’il faut rester crever de faim pendant une semaine à la maison…
Enfin bref, la façon dont tu racontes le Black Friday illustre parfaitement ce que j’en pense… Merci pour ce moment ^^