Depuis quelques années, le phénomène Bullet Journal a envahi les librairies, papeteries et boutiques en ligne. Certaines chaînes Youtube, pages Facebook et comptes Instagram y sont même entièrement consacrés. Et s’il est vrai que ce concept d’agenda ultra-personnalisé a de quoi séduire, je trouve qu’il prend toute sa saveur si on le limite à l’essentiel. Selon moi, plus il est simple, mieux c’est. Du coup, pas besoin d’en faire un roman… On va voir, en un petit article, comment créer et utiliser un Bullet Journal minimaliste, pratique et vraiment pas cher.
Quelques rappels pour ceux qui débarquent
Créé par Ryder Carroll, un designer de produits vivant à New York, le Bullet Journal (ou BuJo pour les intimes) repose sur une idée originale : plutôt que d’acheter un agenda et tenter de l’adapter à vos besoins, vous allez créer le vôtre. Et dans ce même document, vous allez aussi rassembler toutes vos listes de rendez-vous, de choses à faire, à penser, à découvrir, etc.
Bref, le Bullet Journal, c’est la fusion de vos to do lists, de votre carnet de notes et de votre agenda. Cet outil d’organisation vous facilite vraiment la vie, c’est l’endroit où vous centralisez tout ce que vous voulez retenir et toutes les petites tâches que vous voulez accomplir. Une fois que c’est noté, plus besoin d’y penser jusqu’au moment de passer à l’action. Désencombrement et efficacité : tout ce que j’aime. Et ce grâce à quelques principes aussi géniaux que simplissimes.
Le BuJo, ça peut aussi être ça !
Mais juste avant de vous les présenter, je vais apporter une précision importante : pour certain(e)s, le BuJo c’est avant tout un loisir créatif, qui peut même occuper la place d’une véritable passion. Si on l’envisage de cette manière, il paraît tout à fait logique d’y consacrer pas mal de temps et au moins un peu d’argent. On choisira bien sûr un magnifique carnet – des marques produisent des carnets dédiés au Bullet Journal – ainsi qu’une collection de feutres, stylos, stickers et autres outils graphiques pour embellir son BuJo.
Je respecte bien sûr cette approche, mais ce n’est pas la mienne. Ce que j’aime dans le BuJo, c’est son aspect pratique et économique. Je ne veux pas y passer plus d’une ou deux minutes par jour. Et si possible, j’aimerais qu’il revienne très peu cher… voire qu’il soit gratuit.
Bullet Journal minimaliste : Comment ça marche ?
Pour ça donc, on va se centrer sur les principes essentiels du BuJo.
Le matos !
Le matériel de base, tout d’abord, peut très bien se résumer à ça :
- Un simple cahier d’écolier. J’ai choisi un petit format, petits carreaux. 96 pages suffisent pour commencer. L’idéal, si vous n’en avez pas un qui traîne chez vous, c’est quand même de l’acheter en papier recyclé. Bien sûr si vous avec un joli carnet que vous aimez bien, ça fera l’affaire tout aussi bien. Le fait qu’il soit ligné ou quadrillé aide bien. (Les pages des carnets « spécial Bullet Journal » sont pointillées, ce qui est assez pratique et esthétique, mais ne justifie pas le prix final à mon avis.)
- Un stylo. Là encore, j’ai pas mal de stylos Bic qui traînent à la maison, alors autant s’en servir. Mais pour le zéro déchet, le mieux reste quand même un plume rechargeable à pompe. Il vous servira pour tout et l’encre peut s’acheter dans des petits bocaux de verre recyclable. Mais en pratique, je crois qu’on a tous chez soi au moins un stylo bleu ou noir. Prenez celui que vous avez pour commencer, c’est très bien. Il sera temps plus tard, si vous vous mettez à beaucoup écrire à la main, d’opter pour un stylo plume à pompe pas trop cher.
- Éventuellement, une règle. Le classique double décimètre fait très bien l’affaire. Mais pour l’usage que vous en aurez, c’est à dire tirer des traits ou souligner, n’importe quelle règle ou support droit (crayon par exemple) peut suffire. Et encore, vous pouvez très bien vous en passer. Les séparations et soulignements ne sont nullement obligatoires.
- Vous pouvez aussi protéger votre cahier avec un protège-cahier, qui va vous permettre de conserver votre BuJo malgré les petits accidents.
Bref, selon ce que vous avez déjà chez vous, vous pourrez vous en tirer pour zéro euro ! Et au pire, ça ne devrait pas vous coûter plus de 2 ou 3 euros.
Comment démarrer son BuJo
Bien, vous avez le matos sous la main, il ne reste plus qu’à créer votre Bullet Journal minimaliste :
1 – Numérotez les 20 premières pages de votre cahier. La numérotation se fait de préférence en bas de page, vers l’extérieur. Vous pouvez entourer les numéros. Il sera temps plus tard, quand le besoin s’en fera sentir, de numéroter les pages suivantes.
2 – Ouvrez la première double-page de votre cahier et écrivez en haut le titre INDEX ou Sommaire. C’est là que vous reporterirez les différentes listes, notes, etc. que vous aurez crées et les pages où elles se trouvent.
3 – Les 2 ou 4 pages suivantes peuvent être consacrées aux Mois à venir. Vous pouvez séparer chaque page en 2 ou trois parties par des traits horizontaux. Indiquez le mois en haut de chaque partie. Si vous avez des rendez-vous ou des choses à faire pour le mois en question, c’est ici qu’il faudra l’inscrire.
4 – Vos listes et notes essentielles peuvent occuper quelques pages après ça. Par exemple, vos grands objectifs pour l’année en cours, votre routine hebdomadaire ou quotidienne, votre liste de livres à lire, etc. Mettez clairement le titre en haut de chaque page ou double-page. À titre d’illustration, voici ma petite « wishlist » de livres que j’aimerai trouver en bibliothèque ou d’occasion :
NB : pas de panique, si vous oubliez des listes importantes, il est possible d’en rajouter au fur et à mesure, à n’importe quelle page de votre carnet, tout au long de la durée de vie de votre BuJo
5 – Il ne vous reste plus qu’à attaquer votre semainier du mois en cours. Il va s’agir de consacrer une ou deux pages pour chaque semaine du mois, avec les jours de la semaine. J’utilise une double-page par semaine, comme ceci :
6 – Saisissez dans votre index l’entrée des listes ou notes que vous avez créées, puis indiquez les pages où elles se trouvent. Dans mon carnet, j’ai poursuivi après l’année 2017, si bien que les premières listes de l’année commencent vers la page 30.
… Voilà, vous êtes paré(e) pour utiliser votre BuJo !
Utilisation du BuJo minimaliste – les 5 principes de base
L’utilisation d’un Bullet Journal minimaliste est hyper simple. Tout ce que vous noterez ou presque se transformera en liste à cocher. Les 5 principes de base à connaître sont le suivants :
1 – Un nouvel élément de liste est introduit par un point « . »
2 – Un rendez-vous est noté par un point cerclé d’un rond, suivi des horaires.
3 – Quand l’action est réalisée ou clôturée, vous pouvez cocher le point. Ce dernier se situera au centre de la croix.
4 – Si pour une raison ou pour une autre, vous devez reporter l’action à réaliser (typiquement, parce que vous avez manqué de temps dans la journée), il vous suffit d’indiquer ce report par une flèche « > » Le point se situera à la pointe de la flèche. Puis vous recopiez l’action sur le jour suivant ou tout autre moment qui vous convient.
5 – Si un rendez-vous ou une chose à faire n’a pas abouti et que vous ne pouvez ou ne voulez pas reporter, vous noterez le signe moins « – » en travers du point.
Utilisation du BuJo minimaliste – Les 6 applications au quotidien
Voilà, tout découle de ces principes. Maintenant, voici les 6 applications pour les mettre en œuvre au quotidien dans votre Bullet Journal minimaliste :
1 – Quand vous avez des rendez-vous ou des choses à faire pour un jour du mois en cours, notez-les directement sous le jour concerné, dans la partie semainier.
2 – Si c’est pour les mois suivants, notez-le dans les pages consacrées aux Mois à venir. Indiquez si besoin le numéro du jour dans le mois.
3 – Quand arrive un nouveau mois, créez les nouvelles semaines à la suite, sur les premières pages libres de votre BuJo. Puis recopiez dans les jours concernés toutes les choses à faire et les rendez-vous que vous aviez notés dans la section « Mois à venir ». Vous pouvez éventuellement noter la page du début de mois dans votre index.
4 – Chaque fois que vous entamez une nouvelle journée, vous pouvez vous référer à votre Bullet journal minimaliste pour voir les choses à faire. Choisissez-en une, faites-la, cochez-la et prenez-en une autre, etc.
5 – A la fin de la journée, reportez les choses qui restent à faire sur les jours suivants.
6 – Chaque fois qu’il vous vient une nouvelle envie ou un nouveau besoin de liste ou de notes, prenez une page ou une double-page dans la suite de votre BuJo. Notez le titre en tête de page, comme vous l’avez fait pour les premières listes, puis indiquez le titre et la page dans l’index.
Vous savez à présent tout ce qu’il y a à savoir pour tenir votre Bullet Journal minimaliste. C’est très simple, pas prise de tête, et efficace. Il y a même un côté reposant pour l’esprit. Chaque fois que vous avez un truc à penser, vous pouvez vous en décharger dans votre Bullet Journal.
Deux options intéressantes
Ensuite, il existe bien sûr plein d’options. Sans entrer dans des schémas trop compliqués, on va au moins en évoquer deux. Pas du tout obligatoires, je les ai testées et je leur trouve des bons et des mauvais côtés.
Les Double-pages mensuelles
Quand vous commencez un nouveau mois, vous pouvez éventuellement réserver une double-page avant d’attaquer les semaines proprement dites. Vous mettrez dans cette double-page vos objectifs, choses à faire importantes et rendez-vous incontournables.
Cela vous permet de voir en un coup d’œil les temps forts du mois. Le problème, c’est qu’il vous faut reporter tout ça dans les semaines pour ne rien louper – et tout cocher deux fois. Perso j’évite, mais ça peut plaire à certain(e)s.
Les trackers
Quand vous commencez un nouveau mois, vous pouvez aussi consacrer une page entière à vos « trackers ». Il s’agit d’un tableau sur lequel vous noterez verticalement les numéros des jours de la semaine et horizontalement les habitudes régulières que vous souhaitez mettre en place et « traquer » afin de vérifier votre assiduité. Par exemple : séance de sport, yoga, pas de sucre, journal, etc.
Chaque jour où vous avez réalisé l’action à traquer, vous allez cocher (ou colorier) la case correspondante.

Un exemple de page BuJo consacrée aux trackers – Source Flickr – Licence CC BY 2.0 – Auteur John Uhri
Ça paraît très bien à première vue, mais ça va un temps. Il faut consacrer un peu de temps à refaire votre tableau chaque début de mois et surtout vous pourrez avoir la sensation de vous pister inutilement. Une fois qu’une habitude est installée, le traqueur ne sert plus à grand-chose. Je ne me verrais donc pas utiliser des traqueurs sur une très longue période. Mais ce n’est que mon avis, certaines personnes ne jurent que par ça. Bref, c’est bien à tester, au moins le temps d’installer des habitudes positives dans votre quotidien.
Autres personnalisations
Vous pouvez ajouter des tas de jolis dessins ou illustrations dans votre carnet, vous pouvez même prendre une écriture spéciale pour les titres et les jours – pleins et déliés par exemple – ou réaliser des lettrines… Il existe aussi plein d’autres manières pour traquer ou affiner la gestion de vos listes.
À mon sens ces options n’ont pas trop leur place dans un bullet journal minimaliste. On est là avant tout pour s’organiser, gagner du temps et aller à l’essentiel sans se prendre la tête. Mais encore une fois, ce n’est que mon avis : si faire des beaux mandalas ou des lettres soignées vous aide à vous sentir bien, pas de raison de s’en priver non plus ! Le grand principe du BuJo, c’est qu’il est personnel ; il doit se plier à tous vos besoins et envies.
La vidéo de Solange
Parmi la pléthore de vidéos qui traînent sur le net à propos des BuJo, je vous conseillerais celle de la chaîne Solange te parle, qui est très claire, pas mal dans l’esprit de cet artile et – ce qui ne gâche rien – assez marrante :
Vos avis sur le Bullet Journal minimaliste
Voilà, je pense avoir fait le tour ! Je vais pouvoir cocher « Article sur le BuJo minimaliste » dans ma liste du jour 😉
Alors, que pensez-vous de cette approche minimaliste du Bullet Journal ? Utilisez-vous déjà un BuJo ou comptez-vous vous y mettre ? Comment vous servez-vous de votre BuJo ? Est-ce qu’il s’agit plutôt à vos yeux d’un objet d’art, d’un outil de développement personnel ou d’une simple habitude bien pratique ?
Dites-moi tout ça en commentaire, je suis bien curieux de connaître votre opinion là-dessus – n’hésitez pas non plus à poster des photos de vos BuJo si vous le souhaitez (pensez à flouter les parties trop perso).
Prenez soin de vous et… déconsommez bien 😉
2 commentaires
Bonjour David,
Voilà un article sur le BuJo qui me réjouit, j’en peux plus des articles et vidéos montrant des images de bullet journaux surchargés de dessins qui ne servent à rien, et sans explication valable sur les principes de base du système. Le carnet que j’utilise m’a coûté 3.50€, j’aurais pu trouver moins cher, mais ça n’existait pas dans le format et le nombre de pages que je voulais, donc j’ai un carnet Clairefontaine de 192 pages quadrillées au format 11x17cm. Comme j’écris beaucoup (le Bujo est pour moi un agenda, un carnet de notes et de listes, ainsi qu’un journal intime, ce dernier prenant une vingtaine de pages par mois), un carnet comme ça me dure entre trois et six mois maximum, mais je l’emporte partout (plus facile à transporter qu’un cahier d’écolier ou un carnet A5 qui prennent tous les deux plus de place, mais pas trop petit non plus, contrairement aux formats A6 ou 9×14 qui sont trop limitants) et j’en suis ravie. Plus j’avance, plus je privilégie la simplicité et la sobriété, même si j’aime faire de jolis titres avec les deux stylos dont je dispose (un turquoise et un noir, effaçables et rechargeables), pour le reste je ne me complique pas du tout la vie, j’écris en noir pour tout ce qui est pro, administratif, obligations diverses, et en turquoise pour ce qui concerne la famille, les ami-e-s, les loisirs… Avant de découvrir le concept du bullet journal, je fabriquais moi-même mes agendas, que je préparais pour toute l’année, et qui étaient suivis de la partie carnet de notes, avec des pages numérotées et un sommaire, un vaste fourre-tout qui contenait plein de trucs, comme maintenant, mais en légèrement moins organisé. Le bullet journal m’a permis de poser mieux les choses et de réunir des utilisations beaucoup plus variées qu’avant (notamment l’ajout des pages de type journal intime, ce que je ne faisais pas avec mon agenda/carnet de notes maison). J’aurais du mal à m’en passer aujourd’hui et à revenir à l’agenda traditionnel !
Bonjour Florence et merci pour ton commentaire !
Oui nous avons une approche du BuJo très similaire : pratique, sans chichi, ni gaspi, ni surcoût inutile 😉
Par ailleurs, j’aime bien ton emploi des couleurs – le fait d’en consacrer une au côté pro/administratif/obligations et une pour les amis/famille/loisirs ! ça me donne envie de tester, au moins pour un temps 🙂