Vous aimez le café ? Personnellement, c’est une boisson que j’apprécie. Même si, contrairement à une époque pas si lointaine, je ne ressens plus le besoin impératif de ma tasse de café le matin, j’en bois de temps en temps, pour le plaisir. En effet, déconsommer n’implique pas de nous priver de nos petites satisfactions, mais d’abord et avant tout de nous détacher de nos dépendances.
Et pour en revenir au café, je suis curieux de savoir quelle type de préparation vous préférez :
– l’expresso de la véritable machine de bar, à base de grains non moulus ? Pour la plupart des gens, c’est le must… moi je le trouve pas mal, mais un peu fort. Sans compter le prix, c’est la solution la plus chère ! Un café de « luxe », donc, qu’on réservera à des occasions ponctuelles.
– celui qu’on trouve en capsules ou en dosettes, produit par ces machines électriques ultra-modernes (dont le marché a explosé il y a une douzaine d’années seulement) ? Pour ma part, je l’apprécie moyennement. En plus, c’est la solution « à domicile » la plus chère : les machines ne sont pas données et les capsules ou les dosettes, même « sans marque » ont un coût de revient exorbitant.
– le café des cafetières électriques à filtre ? Il n’est pas trop fort, très économique – surtout quand on en boit de grosses quantités… en plus vous pouvez le doser comme bon vous semble.
– n’oublions pas le café lyophilisé ! J’ai longtemps bu ce type de café, car je n’avais pas de cafetière chez moi. Il y a des marques qui en font de corrects, et il suffit d’une casserole ou d’une bouilloire pour le préparer : c’est encore le plus pratique ! Mais pas mal de gens ne le trouvent pas très bon et/ou vite écœurant. De plus il reste beaucoup plus cher que le simple café moulu… Mais plus raisonnable que celui des machines à capsules ou dosettes.
Sans même parler de la provenance et du goût du grain, on a donc déjà beaucoup de choix au niveau de la préparation. Et en fin de compte, c’est celle-ci qui va déterminer la plus grande partie du résultat final.
Si vous êtes un expert, vous parviendrez peut-être à discerner l’Arabica du Robusta à la première gorgée, mais je ne crois pas que ça soit à la portée de la plupart des gens… En revanche, tout buveur de café, même occasionnel, saura identifier le procédé de fabrication de la boisson qu’on lui sert (machine à philtre, machine à capsules/dosettes/expresso ou lyophilisé).
Dès lors, avant de s’intéresser au café en lui même, on peut se poser la question suivante : quel procédé de fabrication privilégier ? Certains diront que ça dépend des goûts. C’est en partie vrai et là, disons le tout net, pour la plupart des gens, plus c’est cher meilleur c’est. La majorité préfère l’expresso au café « américain » et le café lyophilisé arrive loin derrière les autres.
Voilà pour le goût, mais ce n’est pas le seul critère. D’autres facteurs sont à prendre en compte, surtout pour un déconsommateur :
– Quel est le coût (financier) du procédé ? Là on l’a vu, c’est le café fait dans les machines à filtres qui revient le moins cher.
– Quel est l’impact du procédé sur la santé ? À ma connaissance, il n’y a pas de différence notable de ce point de vue.
– Quel est l’impact du procédé sur la planète ? Là, il y a des choses à dire… Le plus néfaste est bien sûr le café à dosettes, qui produit énormément de déchets. Le café de machine à philtres produit également des déchets excédentaires (les philtres!), même si c’est en moindre quantité. Pour ce qui est de l’énergie, tous les procédés en requièrent et l’électricité est un incontournable… Exception faite du café lyophilisé dont l’eau peut être chauffée de la manière que l’on souhaite. Il est donc possible d’utiliser très facilement une énergie renouvelable et très peu polluante (poêle ou cuisinière à bois par exemple) dans ce cas précis.
Bref, il semblerait qu’on ait plein d’évaluations contradictoires, mais pas de procédé satisfaisant sur tous les tableaux…
À MOINS QUE !…
On n’ait pas parlé de tous les procédés ? Bien sûr, et beaucoup d’entre vous y ont sûrement déjà pensé, il existe une alternative à tout ce que nous venons de voir : la cafetière italienne traditionnelle (tout en métal, sans système de chauffe intégré).
Le principe est simple. Elle est composée de trois étages : le 1er contient l’eau, le second le café moulu et le troisième accueillera la boisson chaude. On remplit la cafetière d’eau et de café, on fait chauffer sur un feu (énergie au choix), et, quand elle a suffisamment chauffé, l’eau va percoler à travers le café et remplir l’étage du haut.
Je vous ai fait une petite vidéo qui récapitule tout ça et où on teste ce type de café ! La voici.
C’est avec ce type de machines très simples que les Italiens fabriquent le « meilleur café du monde ». Et force est de constater qu’au niveau du goût, le résultat est excellent (pour ma part, c’est de loin mon préféré). On peut doser comme on le souhaite et même devenir un expert dans la préparation de ce type de cafés (choix du grain, dosages précis d’eau et de café en fonction, dosage du feu pour une percolation plus ou moins rapide). Vous l’aurez compris, pas besoin d’être un maître pour réussir de bons cafés avec ce type de cafetières, mais il est possible de pousser cette « science » assez loin.
Le café à l’italienne est donc à mes yeux le meilleur d’entre tous : son goût est excellent, il peut se faire sans difficulté avec une énergie propre, il ne requiert aucun philtre et ne produit pas de déchet excédentaire… Cerise sur le gâteau, les cafetières italiennes coûtent assez peu cher (le prix d’une cafetière électrique à filtre moyen de gamme) ; on les trouve en plusieurs tailles, vous pouvez donc adapter votre choix aux dimensions de votre foyer…
[MISE A JOUR : Suite aux conseils de certain(e)s d’entre vous, j’ai testé la bouilloire + cafetière à piston, et je trouve que c’est une alternative très intéressante ! Les avantages de ce système sont tout à fait comparables avec ceux de la cafetière italienne et au final le goût est légèrement différent, mais tout aussi appréciable 🙂 Je vous conseille de tester si vous en avez l’occasion]
Et ce n’est pas tout. Puisqu’on peut mettre dans ces cafetières le café moulu de son choix, pourquoi pas… le moudre nous-même ? On s’offre ainsi un café encore meilleur (le café fraîchement moulu a un goût incomparable), tout en évitant d’avoir recourt à une transformation industrielle de plus (donc moins de pollution). Pour cela, il suffit d’avoir recourt à un moulin, manuel tant qu’à faire (c’est plus économique, à court et long terme, que le moulin électrique et bien sûr c’est moins polluant).
Regardez autour de chez vous, de nombreuses boutiques proposent du très bon café en grains et cela ne coûte pas plus cher que le café déjà moulu de qualité correcte – et donc beaucoup moins cher que des dosettes et autres capsules. Vous pouvez également regarder sur internet, certains sites proposent des cafés de bon prix.
Vous verrez que moudre à la main c’est magique : tous les sens participent ! Durant cette phase, vous touchez le grain, l’entendez craquer, sentez son goût et son arôme… Un vrai bonheur !
Notons enfin que le marc de café est compostable, mais il a aussi de nombreuses autres propriétés très intéressantes… Cela fera l’objet d’un prochain article !
Et vous, comment buvez-vous votre café ? Et avez-vous déjà testé le café à l’italienne à base de grains fraîchement moulus ?
5 commentaires
Bonjour,
Je découvre ton blog via Framasphère. Félicitations, des articles recherchés et du practico pratique : un peu de réflexion, un peu d’action…c’est important, comme pour certains… l’équilibre robusta/arabica
Pour le sondage sur le café, j’ai un bonne vieille cafetière électrique à la maison et j’ai lutté pour que le même outil reste utilisé sur mon lieu de travail. Ton article m’a donné envie d’exhumer la vieille napolitaine que j’ai gardée et même le moulin à café manuel (héritage familial)
Ceci dit j’ai énormément diminué ma consommation de café et même de thé . Je les remplace souvent par des infusions (cueillies au jardin ou dans la nature)
Hello !
Ah ça fait plaisir d’avoir la visite d’un diasporote !! 🙂
Content que l’article et la vidéo t’aient donné envie de revenir à cette méthode.
En ce moment pour ma part, je suis sur un café en grains naturellement faible en caféines, c’est super 🙂
Merci pour ce site ! pour le café j’avais encore la même réflexion il y a peu… Je vis souvent en camion et la cafetière italienne, outre ses qualités gustatives est la plus économe en place et en nettoyage. Cependant j’ai adopté récement la méthode dite à la turque. Une casserole, de l’eau, du café , du feu. Et c’est une révélation !!! si on laisse décanter on ne mange pas de café, le goût est magique, l’économie de café délirante et en terme de nettoyage… on garde une petite casserole dédiée au café, donc c top !
Merci à toi 🙂
Ça paraît très simple en effet ! Je testerai !
Bonjour David. Je découvre ton site rempli d’informations super intéressantes, et par dessus le marché très agréable à lire avec ses jolies photos (ce sont des photos que tu prends ?).
Comme Amélie a publié en novembre dernier, mon chéri et moi avons découvert le café turc il y a quelques années. La mère d’une amie syrienne m’a appris à le faire et nous ne pouvons plus nous en passer ! Quand il est bien fait, une belle mousse apparaît à la surface et je le trouve plus doux et savoureux que le café à l’italienne. Il ne demande pas d’ustensile ni de machine, ce qui est super économique, le top ! En ce qui concerne le café, nous achetons des grains en vrac et je les mouds moi-même au fur et à mesure de nos consommations avec un petit moulin électrique. Goût et saveur assurés !