Avis aux amateurs de délicieux yaourts ET d’autonomie / économies d’énergie / zéro déchet ! Je vous propose de découvrir comment faire du yaourt chez soi, très facilement et sans électricité.
En effet, la plupart des yaourtières fonctionnent à l’électricité, ce qui représente quand même un petit coût et surtout une dépendance à cette énergie complexe à produire et très exigeante en ressources.
De plus, les yogourts du commerce sont vendus la plupart du temps sous emballage plastique et/ou à un prix assez élevé ! Chez moi, ça a longtemps été l’une des principales sources de déchets non recyclables.
Et mine de rien, quand on a des gros mangeurs de yaourts à la maison et qu’on souhaite avoir de la nourriture de qualité, c’est un sacré budget ! Là aussi, grosses économies en vue et gain d’autonomie important…
Faire son yaourt maison : les grands principes
Juste avant d’aborder la recette proprement dire, rappelons ce qu’est un yaourt et grâce à quels principes on le fabrique.
Le yaourt est ni plus ni moins du lait fermenté grâce au développement de certaines bactéries. Donc, pour fabriquer du yoghourt, il suffit de mettre du lait en présence de ces bactéries, à une température propice à leur prolifération…
Dans la pratique, ça veut dire quoi ?
Que si vous mélangez du lait entier avec une petite quantité de yaourt (appelée yaourt-mère) et que vous chauffez le tout correctement, vous obtiendrez… beaucoup de yaourt.
Les bactéries du yaourt-mère vont en effet migrer dans le lait et se développer jusqu’à transformer ce dernier en yaourt.
C’est tout simple, pas vrai ?
La question des ingrédients
Ensuite, il faut savoir que dans la pratique, il y a plein de façons d’aborder la chose…
Pour le yaourt-mère, on peut partir d’un yaourt classique du commerce (bio si possible, et toujours à base de lait entier).
Mais on peut aussi utiliser un peu de yaourt de la fournée précédente ou encore remplacer le yaourt-mère par des ferments lactiques achetés en pharmacie…
Ensuite, il est possible d’ajouter quelques gouttes de présure (ce qui donnera un goût un peu plus proche du fromage blanc) et/ou de rajouter du lait en poudre (pour rendre la texture obtenue moins liquide et plus onctueuse).
Bref, il y a pas mal de possibilités, mais ça n’est pas très compliqué non plus !
La question du maintien de la bonne température
Ce qui l’est davantage, c’est de maintenir le lait à la bonne température pendant toute la durée de la fermentation (10 à 14 heures en moyenne). Si vous montez trop haut ou que vous descendez trop bas sur le thermomètre, les bactéries vont mourir (ou simplement arrêter de se développer) et la fermentation va s’arrêter…
C’est pour ça qu’on vous vend des yaourtières électriques dans le commerce… Avec elles, la solution est vite réglée, puisque l’électronique s’occupe de tout. Pourtant, maintenir la bonne température n’est pas si difficile.
Certains font appel au « système D » : on monte le lait à la bonne température, puis on pose la casserole près du poêle l’hiver ou au soleil l’été. Là, il vous faudra un thermomètre de cuisson et un minimum de vigilance dans les heures qui viennent.
Personnellement, je trouve cette technique intéressante, mais elle demande pas mal de pratique pour bien réussir ses yaourts. Ce n’est donc pas celle que je retiens pour ma part. Toutefois, pour celles et ceux d’entre vous qui veulent explorer cette voie (sans yaourtière et sans électricité), voici une vidéo de l’ami Phylgom qui détaille le processus :
D’autres préfèrent utiliser un four à thermostat. Cela permet aussi de se passer de yaourtière – tout en réglant la température correcte, sans grand risque de se planter. Mais vous dépendrez d’un apport constant en électricité (ou autre ressource rare et chère)… et dépenserez probablement pas mal d’énergie au final.
En fait, la meilleure solution selon moi – et donc celle que je vais vous présenter en détail ici – consiste à utiliser une yaourtière sans électricité.
Une source de chaleur : l’eau bouillante
Grâce à une yaourtière de ce type, on va voir qu’il suffit de faire bouillir de l’eau pour apporter la source initiale de chaleur.
Et donc, on peut très bien produire un tel yaourt en faisant appel à des moyens très rustiques, autonomes et extrêmement peu polluants. Par exemple, on peut faire bouillir l’eau, dans une bonne vieille bouilloire rustique (mais une casserole + couvercle, ça le fait aussi) :
- sur un poêle à bois : le top en hiver
- à tout moment de l’année sur cuisinière gaz (l’idéal dans ce cas étant bien sûr de recourir au biogaz),
- sur un rocket stove (même un modèle très basique à base de boîtes de conserves)
- sur un feu de camp : sympa en été
- ou encore dans un four solaire (là aussi, en été ou par beau temps)
La yaourtière sans électricité
La yaourtière sans électricité est un ustensile extrêmement simple dans sa conception, puisqu’il est constitué de deux récipients qui s’emboîtent l’un dans l’autre. Son principe rappelle celui de la marmite norvégienne : cuisson lente grâce à l’inertie de la chaleur.
Il est d’ailleurs possible d’en fabriquer sans grande difficulté (voir en fin d’article), mais on peut aussi en acheter en ligne ou dans les commerces classiques pour une vingtaine d’euros seulement. Il suffit de rechercher les termes « yaourtière sans électricité » et vous trouverez pas mal de résultats !
Elle se compose en fait de deux récipients qui s’emboîtent l’un dans l’autre.
Le plus petit des deux (d’une capacité de 1 litre en général) accueillera le mélange lait + yaourt-mère, tandis que le second agira comme un thermos. Vous verserez de l’eau bouillante dans ce dernier et y plongerez ensuite le petit récipient. Une fois le thermos refermé, la chaleur va se diffuser lentement et le yaourt va se former.
Voilà pour le matos… Et maintenant on va découvrir ensemble cette recette très simple et économique !
La recette, la recette, la recette !
1 – Mélanger le yaourt-mère et le lait
Prenez donc un yaourt déjà fait, soit du commerce, soit issu de votre précédente fournée, et versez-le dans le fond du plus petit récipient.
Puis remplissez le reste du pot avec du lait entier. Le lait UHT fait très bien l’affaire. Vous pouvez aussi prendre du lait frais, le yaourt sera probablement encore meilleur mais il se conservera moins longtemps.
2 – Remplir le grand récipient avec de l’eau bouillante
Maintenant que vous avez préparé et fermé le petit récipient, faites bouillir la quantité d’eau recommandée pour votre yaourtière. Habituellement c’est 600 millilitres d’eau pour 1 litre de yaourt.
Puis versez l’eau bouillante dans le grand récipient.
3 – Mise en place et fermentation
Sans perdre de temps, vous mettez le petit récipient à l’intérieur du grand. L’eau bouillante va entourer le petit récipient, ce qui va le chauffer et le maintenir à température.
Et pour finir, vous fermez bien le grand récipient. Comme dit plus haut, celui-ci agit ni plus ni moins comme un thermos…
Il vous suffit maintenant d’attendre une douzaine d’heures. La chaleur de l’eau emprisonnée dans la yaourtière va maintenir le lait à bonne température pour qu’il fermente et se transforme en yaourt.
Ouverture, dégustation et conservation
Au bout des 12 heures, vous pouvez ouvrir. Votre yaourt est prêt ! Il ne vous reste plus qu’à le servir dans des bols ou des ramequins et à le déguster…
Notez qu’en fonction du lait et du yaourt-mère utilisés, le résultat sera plus ou moins liquide (voir les variantes un peu plus bas).
Par ailleurs, vu la durée nécessaire pour la fermentation, je vous conseille de préparer votre yaourtière la veille au soir pour une première dégustation le lendemain matin.
Le yaourt se conserve ensuite au réfrigérateur ou dans un endroit bien frais, dans les conditions classiques. Sa durée de conservation dépend fortement des ingrédients de base utilisés.
Généralement, vous pouvez compter sur au moins 3 jours (lait frais non UHT, yaourt-mère conçu par vos soins), et jusqu’à 7 jours (lait entier UHT et yaourt du commerce).
Mais prudence est mère de sûreté !
Contrôlez toujours la fraîcheur du yaourt quand vous vous apprêtez à le consommer. S’il dégage une drôle d’odeur ou que la première cuillerée révèle un goût bizarre qu’il n’avait pas la veille, mieux vaut le mettre illico au compost plutôt que de s’intoxiquer !
Variantes possibles
Voici quelques variantes à tester pour obtenir un yaourt à votre goût ! On revoit ici les possibilités évoquées au cours de l’article et on en aborde d’autres :
- Il est possible d’utiliser du lait en poudre en complément du lait entier + yaourt-mère. Cela vous permettra d’obtenir une texture moins liquide.
- Vous pouvez tester les ferments lactiques à la place du yaourt-mère.
- L’ajout de présure est également possible. La présure seule vous donnera du fromage blanc. Présure + yaourt-mère ou ferments vous donnera un entre-deux (mi yaourt, mi fromage blanc).
- Ajoutez de la confiture, du miel ou des morceaux de fruits frais, selon votre goût. Vous pouvez les mettre dans le fond du pot ou bien les ajouter dans le bol au moment de la dégustation.
- Selon les mêmes principes qu’un yaourt à base de lait de vache, vous pouvez très bien faire un yogourt avec du lait de brebis + yaourt-mère de brebis, lait de chèvre + yaourt mère de chèvre…
- Et les végétaliens, pourront réaliser un yogourt végan à base de lait de soja, en mélangeant lait de soja et yaourt à base de soja.
- On peut d’ailleurs faire la même chose avec la plupart des laits végétaux, mais s’ils ne sont pas à base de soja, il faudra remplacer le yaourt-mère par de l’agar agar.
… Et comment je fabrique ma yaourtière ?
Comme je vous le disais, on peut aussi fabriquer soi-même sa yaourtière sans électricité. Dans ce cas, on va prendre par exemple une glacière, dont on va renforcer l’isolation avec des tissus épais (écharpe ou couverture par exemple).
(Ça ressemble d’ailleurs beaucoup à la fabrication d’une marmite norvégienne maison… quand je vous disais que leurs principes étaient similaires !)
Avec ce type de « yaourtière », on chauffera directement le lait, qu’on mélangera ensuite avec le yaourt-mère, avant de l’isoler pendant 12 heures. Et là aussi, c’est bien l’inertie qui va permettre au yaourt de se former. Voici une petite vidéo de la chaîne de Yannick Lescure qui vous explique tout ça :
On m’a aussi conseillé un excellent article sur le yaourt maison, qui part du même principe que cette vidéo (les yaourts sont simplement emballés dans une grosse écharpe). D’ailleurs, le site dont il est issu, Ni cru ni cuit, est une très bonne source sur le thème des aliments fermentés à faire chez soi !
Petit bilan sur le yaourt maison sans électricité
Voilà, j’espère que cette méthode pour fabriquer votre yaourt vous aura été utile !
Pour ma part, je fais moi-même mon yaourt depuis plusieurs mois et j’en suis très satisfait. Le goût est top et j’ai réalisé des économies tout en réduisant mes déchets…
Je reste sur un yaourt assez liquide, la plupart du temps très simple (yaourt du commerce + lait UHT). Je rajoute la confiture ou le miel après-coup – le fait d’avoir un yaourt nature me permet de varier comme je le souhaite.
Et vous, comment dégustez-vous votre yaourt ? Est-ce que vous le fabriquez vous-même et si oui, comment ? N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, avis ou suggestions dans les commentaires.
17 commentaires
Bonjour David,
Ton petit topo m’a donné envie de recommencer à faire des yaourts (j’en ai fait pendant des années avec une yaourtière pour mon fils quand il était petit). Maintenant, je fais plutôt du fromage blanc avec une machine genre yaourtière mais qui fait 1 litre d’un bloc, et qui ne consomme vraiment pas beaucoup d’électricité. Et j’utilise de préférence quand j’en trouve, du lait de vache ou de chèvre frais et de la présure. Je vais réfléchir à comment fabriquer un récipient isotherme pour tester ta formule à l’eau chaude (surtout pour l’hiver quand le poële est allumé, parce que l’été, si on compare l’électricité de a bouilloire à celle de la yaourtière…???). En tous cas, on fait de sévères économies de plastic-toc! Merci pour toutes tes bonnes idées.
Bonjour Dominique et merci pour ce retour ! Pour l’été, tu as d’autres possibilités que l’électricité, comme casserole ou bouilloire old school sur cuisinière gaz (l’idéal étant bien sûr le biogaz), feu de camp ou mieux rocket stove à l’extérieur… ou encore le four solaire 🙂
Merci pour cet article. J’avais dans le temps une yaourtière électrique qui me permettait de faire des yaourts excellent et vraiment pas cher. Je rajoutais juste un concentré de vanille et du sucre. Mais l’idée de la glacière, couverture + bouteille d’eau chaude m’enchante. Je sens que je vais bientôt remanger des yaourts. Merci.
Avec grand plaisir ! 🙂
Moi, pas besoin de yaourtière, ni de glacière, je mets l’ensemble dans ma chaufferie, sur ma chaudière, avec un torchon épais dessus, et ca marche super!
Juste une question : tu parles de maintenir les yaourts à la bonne température le temps de la fermentation, mais… quelle est la température idéale (environ) pour que les yaourts prennent ?
Entre 40 et 45° 🙂
Merci !
Bonjour et merci pour cet article !
Existe-t-il aussi des façons de conserver les yaourts sans frigo / sans electricité ?
Bonjour ! Très bonne question… à laquelle je n’ai pas de très bonne réponse, hélas !
Je dirais glacière, voire rebord de fenêtre orientée au nord, en hiver. Mais il ne se conservera moins bien qu’au frigo.
Ah quel dommage ! On doit donc choisir entre les yaourts et la vie sans frigo !
Oh ben non, heureusement ! Tu peux les faire et les manger, sans passer par la case « une semaine au frigo ». Le tout, c’est d’en faire une quantité raisonnable et un peu plus souvent 🙂
Pour la durée de conservation sans frigo, en été quand il fait chaud, il vaut mieux les consommer dans la journée. Par contre, quand en hiver, sur le rebord d’une fenêtre orientée nord, ça peut tenir quelques jours !
J’adore les yaourts épais, voir fermes, alors j’ai eu l’idée d’incorporer du lait concentré à la place du lait en poudre, que je n’avais pas. Je le mélange avec un peu de lait froid et le yaourt et je rajoute le reste de lait chaud petit à petit. Je mets en pots et dans le panier de la cocotte minute, qui a un fond d’eau chaude. Je ferme la cocotte et laisse dans un coin, toute une nuit. Le lendemain je les passe au frais.
Est-ce que ma méthode va où pas ?
J’ai déjà fait des yaourts avec une yaourtière, mais je les trouvais trop liquide (même en ajoutant du lait en poudre) et un goût bizarre.
Eh bien pourquoi pas ! Idée intéressante en tout cas 🙂 Qu’est-ce que ça donne niveau goût ?
Un délice ! Pas ferme comme ceux du commerce (« Ferme et Fondant »), mais très épais et très doux !😋😜😝
Bonsoir, je vais m’inspirer de votre idée. Je n’ai pas de cocotte minute mais une vieille marmite en fonte. A suivre…
Cool ! Tenez-moi au courant 🙂