Ce site ne serait pas complet s’il ne donnait pas de bons conseils pour commencer un potager bio. En effet, quel meilleur moyen de « déconsommer » que de produire soi-même ce que l’on mange ?
Bien que j’aie un peu de pratique en la matière, je suis encore loin d’être un expert ! Mais j’ai trouvé cet article en anglais qui donne d’excellents conseils pour ceux qui veulent s’y mettre. Ni une ni deux, je l’ai traduit et adapté pour vous ! Bonne lecture !
Cela fait quelque temps que vous lorgnez sur un coin de votre cour et que vous songez à y commencer un potager. Vous avez réfléchi à ce que vous voulez y cultiver, en fantasmant sur les récoltes à venir…
Et voilà qu’il commence à faire beau !
Le temps est donc venu de vous retrousser les manches – mais peut-être ne savez-vous pas exactement par où commencer. Alors vous ne pouviez pas mieux tomber ! Vous allez trouver ici la méthode pas à pas et tous les bons conseils pour vous mettre au potager.
Conseils rapides pour commencer un potager bio
- Choisissez votre emplacement avec soin : bonne profondeur de terre végétale, bon ensoleillement, bon drainage.
- Tondez l’herbe à ras avant d’étouffer la végétation avec la technique des lasagnes :
- Recouvrez le sol d’une couche de cartons et d’un paillis végétal. Humidifiez le carton ou les journaux avant de les étaler sur le sol, puis recouvrez-les d’un paillis organique épais. Vous pourrez utiliser vos planches de cultures quelques mois plus tard.
- Travaillez votre sol lorsqu’il est humide, mais pas détrempé. Si nécessaire, arrosez bien l’endroit et attendez un peu que le sol sec et dur s’assouplisse et devienne malléable.
- Paillez une planche de culture dès que vous plantez. Ainsi, vous n’arrosez qu’au moment de planter et vous protégez le sol.
- Arrachez régulièrement les « mauvaises herbes » et les graminées jusqu’à la racine.
- Placez une tuile ou une écorce d’arbre pour capturer plus facilement les limaces chaque matin. Elles iront se cacher dessous aux premiers rayons de soleil. Allez les déposer à bonne distance de votre potager.
Choisir un bon emplacement pour débuter votre potager
Tout d’abord, posez-vous quelques questions sur l’emplacement.
Il est préférable qu’il se trouve au plus près de votre lieu de vie, car le potager demande un travail régulier. Ce n’est pas indispensable bien sûr, mais cela vous facilitera la vie.
Bien ! Voyons le site que vous envisagez de transformer en potager…
Avez-vous regardé ce qui se passe après une forte pluie ? Si l’eau n’est pas absorbée dans le sol ou ne s’écoule pas entièrement après quelques heures, ce site pourrait avoir un problème de drainage.
Il est également important d’évaluer l’exposition et la durée de l’ensoleillement, car la plupart des légumes et des plantes du jardin ont besoin d’au moins huit heures de plein soleil par jour.
Après vous être installé sur un site bien drainé et bien ensoleillé, vous voudrez mesurer la profondeur de votre terre végétale, qui peut varier considérablement d’un site à l’autre.
Comment évaluer la profondeur du sol fertile ?
Utilisez une bêche tranchante pour creuser quelques trous d’environ 30 centimètres de profondeur dans le site où vous voulez commencer votre jardin potager. La terre végétale est habituellement de couleur plus foncée que le sous-sol, qui a aussi tendance à être beaucoup plus dur.
Si le sol est si dur ou rocheux qu’il est impossible de creuser, enfoncez une barre métallique ou un solide piquet de bois à divers endroits pour voir jusqu’où vous pouvez l’enfoncer.
J’ai commencé deux nouveaux jardins sur une terre montagneuse et il est possible de retirer les cailloux d’une terre jusqu’à une profondeur raisonnable (30 centimètres) sans difficulté majeure. Mais cela demande du temps et de l’huile de coude…
Choisissez les endroits avec la meilleure terre végétale, en évitant les roches enfouies, et commencez à réfléchir à la taille, la forme et la conception de votre jardin potager.
Si vous perdez espoir parce que vous avez découvert que le site où vous comptiez commencer un potager a peu de terre végétale ou qu’il est situé sur d’énormes rochers, vous pouvez opter pour des planches de culture surélevées – aussi appelées buttes de cultures.
Les planches à même le sol ont tendance à mieux fonctionner là où la couche arable est profonde parce que les racines des plantes restent plus fraîches à mesure qu’elles pénètrent dans le sol, mais les planches surélevées permettent de jardiner même dans des endroits sans sol.
NB : Vous aurez noté que les buttes de culture, bien que populaires, ne sont pas la solution la plus couramment indiquée. Nous allons donc traiter ici essentiellement de la méthode standard (culture à même le sol). Si vous voulez en savoir plus sur la culture sur buttes, voici un article très complet sur le site fermes d’avenir.
Maintenant que vous avez trouvé un bon emplacement où commencer un potager, la prochaine étape est de dégager la voie.
Enlever la tourbe et la végétation existante
Si la permaculture respecte énormément le sol et la végétation locale, ce n’est pas l’approche la plus facile pour débuter.
Nous partons donc du principe que vous allez d’abord faire un potager bio traditionnel, sur une partie de votre terrain. C’est une manière simple pour commencer quelque chose.
Rien ne vous empêchera ensuite de développer autour de ce potager tout un système permaculturel.
Retirer les plus grosses plantes

Les légumes ont besoin d’espace.
Ils n’aiment pas trop partager la place avec d’autres plantes (du moins avec la plupart d’entre elles)… Vous allez donc éliminer toute végétation sur votre emplacement, en commençant par les plantes ligneuses et les arbustes envahissants.
Lorsque vous enlevez ces plantes, assurez-vous de les retirer entièrement – les racines et tout le reste. Il faudra peut-être creuser à la bêche pour tout retirer.
Une fois que vous vous êtes débarrassé des grosses plantes, faites le point sur ce qui reste. Il devrait essentiellement s’agir de gazon, de mousse et/ou de « mauvaises herbes ». Si cette végétation est un peu haute, passez la faux ou la tondeuse à gazon pour la ramener à moins de 10 cm.
Mais ce n’est qu’une première étape… Il faut aussi retirer toute cette végétation « légère » pour que votre potager puisse pousser facilement.
Option 1 (rapide) : retirer le tapis végétal
Si vous voulez commencer un potager rapidement (parce que la saison débute), il est possible de supprimer purement et simplement ce tapis de végétation superficiel.
Vous pouvez creuser la terre gazonnée sur une épaisseur de 10 à 15 cm avec une pèle tranchante à lame plate, et ce sur toute la superficie de votre potager.
Ce tapis de terre contient beaucoup de matière organique qui pourra enrichir votre sol lorsqu’elle sera décomposée. Vous pouvez donc stocker cette terre dans un coin pour un usage ultérieur.
Option 2 (respectueuse et sans effort) : éliminer le gazon avec la technique des lasagnes
Si vous avez du temps devant vous (quelques mois), il est aussi possible de vous épargner beaucoup d’efforts et de conserver cette précieuse terre végétale.
Cette option consiste à tuer la tourbe et la végétation existantes en l’étouffant, ce qu’on appelle parfois le compostage en lasagnes.
Les plantes vivent de la lumière, alors les couvrir de toute matière qui les prive de lumière les fera mourir. Mais vous conserverez la matière organique dans le sol, qui en se décomposant nourrira la faune souterraine (lombrics, etc.)
Tout d’abord, recouvrez le sol d’une épaisse couche de cartons qui bloque la lumière. Puis ajoutez une deuxième couche dense d’herbe coupée, de paille, de copeaux de bois ou d’un autre paillis organique.

Attention toutefois au choix du carton. Le carton brun avec une impression minimale est préférable parce qu’il a subi moins de traitement et de blanchiment que le carton blanc ou brillant. Des plis épais de papier journal sont également une option, mais le carton est plus facile à travailler et plus rapide à poser, surtout lorsqu’il est mouillé. De plus, il contient moins d’encre ce qui est mieux pour votre sol !
Mais le carton n’est pas la seule solution. Il est juste bien pratique pour commencer, si vous n’avez pas accès à beaucoup de matière organique.
Vous pouvez le remplacer par un paillis « brun » 100 % naturel (BRF, copeaux, feuilles mortes, sciure de bois…) Ce sera encore meilleur pour votre sol, car vous serez sûr qu’il n’y aura ni colle ni encre.
Et comme expliqué précédemment, vous couvrirez ce paillis brun d’une bonne couche de paillis vert (typiquement, de la tonte).
Le compostage en lasagnes est plus lent que le dégagement du tapis à la pelle, mais il nécessite beaucoup moins de travail, et le paillis offre l’avantage de nourrir le sol, ce qui améliore sa fertilité.
Option 3 : éliminer le gazon avec des bâches
Si vous ne disposez pas d’assez de cartons ou de matière organique, il est aussi possible d’utiliser une ou deux bâches bien opaques. L’effet sera globalement le même : tuer le gazon et les « mauvaises herbes » en quelques mois.
Mais vous ne bénéficierez pas de l’effet « enrichissement du sol » décrit ci-dessus.
Commencer un potager bio : Créer les planches de culture

C’est maintenant le moment de s’amuser :
Donnez vie au site avec des planches de cultures permanentes. Les planches sont les bandes de terre (ou les carrés) où vous allez planter vos légumes.
Lorsque vous décidez de la taille de vos planches, ne visez pas trop large !
Une planche d’un mètre environ permet de moins se fatiguer et convient à tous les outils et à la plupart des techniques de jardinage. Pour les allées, il faut compter 40 à 50 centimètres entre chaque planche pour pouvoir circuler à l’aise.
Les sentiers de 50 cm offrent suffisamment d’espace pour un jardinier transportant un seau ou des outils, mais ne sont pas assez larges pour des chariots ou d’autres équipements sur roues.
Si vous prévoyez d’utiliser une brouette ou un chariot en jardinant, vous aurez peut-être besoin de chemins plus larges pour la manœuvrabilité. Lorsque vous décidez des dimensions de votre installation, gardez à l’esprit que toutes vos planches et vos chemins n’ont pas besoin d’être de la même taille.
Aérer le sol de votre potager
Vous allez ensuite aérer le sol de vos planches de culture afin de faciliter les plantations et améliorer le drainage. Je vous recommande de commencer le processus à la main avec une fourche-bêche simple ou une grelinette.
Lorsque le sol est humide mais non mouillé, enfoncez l’outil dans la terre, en ameublissant le sol sans le retourner, et arrachez à la main les « mauvaises herbes » qui restent.
Enrichir le sol
Après avoir creusé, épandez du compost. Celui-ci va améliorer le sol avec de la matière organique et dynamiser les milliers de formes de vie qui composent le « réseau alimentaire » du sol.
Si possible, vous voudrez recouvrir vos nouveaux lits avec du compost jusqu’à une dizaine de centimètres. Cela peut sembler beaucoup, mais une bonne dose au départ est souvent la meilleure façon de réveiller un sol endormi et de préparer le futur potager pour le service actif !
Vous pouvez utiliser du compost bio du commerce ou bien du compost fait maison. Si vous avez besoin de plus, demandez autour de vous.
Les agriculteurs biologiques locaux savent où acheter le meilleur compost fabriqué localement, qui provient souvent d’exploitations laitières ou avicoles gérées de façon durable. Et certains accepteront facilement de vous donner du fumier, qui constitue un amendement très efficace !
Ne vous inquiétez pas si votre sol a encore besoin d’être amélioré. Selon les experts, la construction d’un sol vraiment riche et résilient prend souvent de cinq à dix ans, et le processus peut varier en fonction de votre climat.
Mais même après une saison de travail et d’enrichissement de votre sol en matière organique, vous constaterez de belles améliorations ! Chaque année, vous en apprendrez davantage sur l’entretien de votre sol et de vos cultures, et vos récoltes suivront.
Plantez, entretenez, récoltez !
Il ne vous reste plus qu’à planter ! Selon les espèces, vous pourrez :
- semer les graines à même le sol de votre potager (dans un sillon que vous recouvrez ensuite)
- ou passer d’abord par une culture en bac, sous serre ou derrière une fenêtre bien ensoleillée. Dans ce cas, vous ferez pousser les graines dans un bac à l’abri et repiquerez (replanterez) les plants une fois qu’ils auront atteint une taille suffisante.
NB : Il faut arroser les graines et les plants au moment où vous les mettez en terre. L’arrosage se fait de préférence en fin d’après-midi, voire au petit matin, quand l’ensoleillement est au plus bas. Prévoyez donc de planter au bon moment de la journée !
Référez-vous à un guide du potager pour savoir exactement quoi, comment et quand planter. Pour cela, il existe de très bons livres de référence et autres sites spécialisés. Personnellement, je vous conseille Le potager bio de Terre Vivante (aux éditions du même nom), ainsi que leur site qui contient toutes les infos essentielles.
Pour vous procurer les plants prêts à planter (c’est beaucoup plus simple, surtout lorsqu’on débute), pensez à vous rendre sur les marchés : il est fréquent qu’un maraîcher bio vendre des plants en début de saison. Il est aussi possible, bien sûr, d’en acheter dans des boutiques de jardinage.
L’achat des graines peut également se faire en ligne, chez des semenciers bio, comme Kokopeli.
Pensez à bien noter dans un carnet ce que vous plantez et où vous le plantez.
Un entretien régulier
Il faut aussi savoir que commencer un potager bio ne vous dispense pas d’un entretien régulier par la suite. Une fois les plants en place, passez régulièrement pour examiner vos plants et retirer à la main les « mauvaises herbes » ainsi que les limaces ou insectes « parasites ».
Si vous rencontrez un problème particulier (invasion de limaces, maladie sur vos plants, etc.) consultez les guides et les sites spécialisés en potager bio. Ils vous donneront de très bons conseils naturels pour gérer la « crise ».
NB : En réalité, il n’y a pas de « mauvaise herbe » à proprement parler et la plupart des insectes et autres petits animaux du jardin ne sont pas des « parasites ». Mais pour commencer un potager bio classique, il est plus simple de les tenir éloignés.
Par la suite, vous pourrez vous orienter vers la permaculture (qui est une approche plus ambitieuse) et vous apprendrez à les intégrer dans votre système global.
Le paillage et l’arrosage

Lorsque vous plantez, vous pouvez recouvrir vos planches de culture d’une couche de paillis végétal (tonte, feuilles, etc.) Cela permet d’enrichir le sol en continu et de limiter fortement les arrosages.
Par contre, cela rend un peu plus difficile la chasse aux adventices (« mauvaises herbes »), limaces et autres « ravageurs ». Mais globalement, le paillage reste une très bonne option car il vous économise beaucoup de travail et protège le sol.
Pensez à alterner de temps en temps les couches entre du paillis brun (feuilles, copeaux de bois…) et vert (tonte, foin…) sur une même surface.
Veillez aussi à ne pas étouffer vos plants sous le paillis. Ceux-ci doivent pouvoir accéder à la lumière sans aucune difficulté.
Vérifiez régulièrement l’humidité du sol sous le paillage. Si celui-ci est trop sec, il faut arroser – mais ce sera normalement assez rare.
Commencer un potager bio – conclusion
Vous détenez maintenant tous les conseils de base pour commencer votre potager bio. J’espère que ce guide pas à pas vous aura été utile !
J’adore le potager, cela me permet de manger local et sain tout en passant du temps au soleil et au grand air ! Et cela s’accorde très bien avec la pratique du locavorisme, dont je parle dans cet article.
Maintenant, je ne saurais que trop vous conseiller de passer à l’action. Pas la peine de trop se préparer pour se lancer dans le potager. Il faut bien commencer un jour, alors pourquoi pas maintenant ?
Bien sûr, vous n’aurez pas tout bon du premier coup et vous commettrez quelques erreurs. Mais c’est ainsi que l’on apprend, pas en restant les bras croisés dans son canapé 😉
N’hésitez pas à me faire part de vos essais, tentatives et réflexions dans les commentaires !
4 commentaires
Merci pour cet article complet et synthétique à la fois! Je trouve que ça fait une excellente base pour débuter
Merci à vous ! 🙂
Et moi je trouve que je vais continuer d’aller chez biocoop, c’est beaucoup moins fatigant! 😀
Merci quand même pour l’article très bien expliqué.
Ha ha oui je te comprends ! Le potager faut avoir envie quand même, c’est la base 🙂